La première notion à leur inculquer est celle de l'existence de Dieu. Il faut leur montrer les beautés de la Création pour leur faire comprendre le Créateur. La Bible et les catéchismes commencent par une genèse aussi enfantine que ridicule, qui ne fait que fausser l'esprit de l'enfant. Il faut qu'il ait sur le monde qu'il habite des notions limitées, mais justes. On peut simplifier la vérité, mais on ne doit jamais la déguiser.
Le Périsprit. — Comme nous l'avons dit précédemment, mes enfants, vous êtes composés d'un corps dans lequel Dieu a mis une âme, comme on met un ressort dans une montre pour qu'elle marche. Cette âme, c'est votre vie, votre pensée, votre sentiment d'être. Toutes les âmes sont filles de Dieu et chaque fois que naît un petit corps, une âme descend du ciel, qui est leur séjour, et vient l'habiter. Dieu n'a pas voulu que nous puissions voir le ciel qui est pour vous le Monde Invisible, parce que cela vous ferait trop regretter de l'avoir quitté et d'être venus sur la terre. Vous voyez votre corps, vous ne pouvez pas voir votre âme. Elle est, comme la pensée, une chose insaisissable. Il ne peut y avoir de liaison, entre une chose de cette nature et notre corps, de même que vous voyez un corps solide et un gaz rester étrangers l'un à l'autre. Entre l'âme insaisissable et le corps matériel, il faut un intermédiaire qui les relie et les unisse. De même, ces âmes invisibles, insaisissables comme la pensée, comment feraient-elles là-haut pour se reconnaître entre elles ? Comment ferions-nous pour retrouver nos parents et nos amis dans l'autre monde ? Alors, Dieu, en créant l'âme, lui a donné une enveloppe légère, fluidique, subtile, n'ayant rien de matériel et cependant visible. Elle est comme un vêtement gazeux dont elle ne se sépare jamais-On appelle cette enveloppe Périsprit ou corps astral, ou corps fluidique, parce qu'elle est comme un fluide. Le mot astral sert à désigner, en général, la région où se trouve le monde invisible. C'est ce périsprit qui, dès le premier germe qui doit donner un corps, en prend possession, le forme, le construit, le développe. Lorsque vous regardez un bébé nouveau-né, cette petite créature merveilleuse qui représente une machine parfaite dont tous les organes ont les proportions voulues et se développent tous en même temps, personne ne peut s'imaginer qu'il se soit fait tout seul, et que sa croissance, qui observe un développement parfait et proportionnel dans toutes ses parties, se fasse également toute seule. C'est le périsprit qui coordonne les matériaux à sa disposition pour le former, le construit, y introduit le fluide de vie, développe tout son petit corps physique et crée son petit être moral en lui donnant l'intelligence, la pensée, la mémoire, le jugement et tous les sentiments venant de l'âme. Tout cela est réparti dans le corps par le travail du périsprit. Voici la description qu'en donne le Dr Encausse. L'homme est comparé à un équipage dont la voiture représente le corps physique, le cheval le corps astral et le cocher l'âme. La voiture est inerte par elle-même et répond bien au corps physique. Le cocher commande à la direction par les rênes, sans participer à la traction directe ; c'est le rôle de l'âme, qui conduit la voiture. Enfin le cheval, qui représente bien le périsprit, est relié à la voiture par les brancards (comme le périsprit au corps) et par les rênes au cocher (comme le périsprit à l'âme), mouvant tout le système sans s'occuper de la direction (qui est le rôle de l'âme). Le périsprit est bien, en effet, le véritable cheval de l'organisme, qui meut et ne dirige pas.
Le périsprit fait le corps d'après sa propre image. Le corps n'est donc que la représentation, en moins beau, en moins parfait, de la parure de l'âme. On appelle Esprit cette union de l'âme avec son corps fluidique. Alors lorsque, à la mort, l'Esprit quitte le corps, il s'envole dans l'autre monde, dans le monde des âmes. Nous y retrouvons et nous reconnaissons ceux que nous avons connus, comme ils étaient, mais sous une forme plus belle que sur la terre. Le périsprit, quand il est dans le corps, n'est pas visible ; mais lorsqu'il est débarrassé du corps, il se montre tel qu'il est. Il se présente comme une forme légère, lumineuse, où tous les défauts de l'être terrestre, ses vices, ses fautes, tout ce qu'il a fait de mal dans sa vie, forme, sur son enveloppe lumineuse, autant de taches qui la salissent, la ternissent, l'assombrissent. C'est comme une robe blanche couverte d'éclaboussures de toutes sortes. Dans l'autre monde, nous n'avons plus notre corps pour les cacher, et notre périsprit étant à nu, nous sommes forcés de nous montrer tels que nous sommes, avec tous nos défauts, et tout le monde peut voir notre degré d'impureté. Ainsi, mes enfants, chaque fois que vous dites un mensonge ou que vous commettez une action répréhensible, c'est une tache que vous faites sur votre périsprit. Nous sommes donc formés de trois principes : 1° Le corps matériel, simple machine, outil ou instrument, que l'âme anime et met en mouvement par le périsprit pour les besoins terrestres et qui n'est pour l'âme qu'un simple uniforme pris à la naissance et rejeté à la mort ; 2° L'âme qui est tout, qui conduit tout, sans que nous en ayons conscience ; 3° Le périsprit qui relie l'un à l'autre, qui fait toute la besogne entre le corps matériel et l'âme immatérielle. Le corps, en mourant, n'est plus rien et se décompose, mais le sentiment de la personnalité, la conscience de se sentir vivre, d'être soi-même, reste en entier dans le périsprit qui l'emporte, avec la mémoire, dans l'autre monde, où l'attendent les parents et les amis qui viennent le chercher au sortir de la vie.