1) Judas s'est suicidé, quand il a pris conscience qu'il avait commis cette trahison motivé par l'argent. Peut-on justifier son suicide comme un geste d'autopunition ?
Nous sommes devant une grande équivoque. Judas n'a pas commis cette trahison motivé par l'argent. Son intention était de provoquer, grâce à l'emprisonnement de Jésus, une réaction populaire et par conséquent une révolution pouvant amener l'ascension du Christianisme. Il n'avait rien compris du message du Maître. En ce qui concerne son suicide autopunitif, il s'agit d'une erreur lamentable qui a aggravé sa souffrance et la conscience de sa culpabilité.
2) Ne serait-ce pas, au moins, un facteur atténuant ?
Imaginons quelqu'un tourmenté par un crime. Voulant se punir, il décide de s'amputer de son bras. Son geste pourrait inspirer de la compassion mais le tourment causé par son crime ne va pas l'épargner pour autant des rigueurs de la justice, ni sa mutilation, des douleurs et du handicap qui en résultent.
3) Il y a dans l'histoire Brésilienne des années cinquante, le fameux suicide du président de la République, M. Getulio Vargas. Ses admirateurs considèrent cette mort comme un geste de bravoure et de courage qui avait comme but d'éviter la possibilité d'une guerre civile. Dans un tel cas, ne s'agit-il pas d'une bonne justification ?
Nous pourrions le comprendre comme un geste de faiblesse, comme une fuite qui a traumatisé la nation et l'a presque plongé dans le chaos. Il aurait été plus raisonnable de sa part, de renoncer simplement au pouvoir.
4) Comment comprendre le suicide de Socrate ?
Socrate ne s'est pas suicidé. Il a été condamné à la peine capitale pour avoir commis le <<crime>> d'enseigner aux jeunes d'Athènes, l'art de penser et de réfléchir. Le moyen d'exécution de cette peine a été l'obligation de boire de la ciguë, poison vénéneux.
5) Dans le Japon médiéval, et encore de nos jours, il y a des gens qui pratiquent le hara-kiri, dans but de se punir d'une faute ou d'un échec. Cela consiste, à s'enfoncer une épée dans le ventre. Dans ce cas, si l'on considère qu'il s'agit d'une tradition culturelle Japonaise, le suicide est-il justifié ?
Depuis des temps ancestraux et encore aujourd'hui, il y a ceux qui après avoir été offensés ou trahis, croient <<laver>> leur honneur dans le sang, tuant celui qui leur a fait du tort. C'est la culture de la vengeance, et même si devant les hommes leurs gestes trouvent une justification, ils n'en trouvent pas devant la justice de Dieu. Ils répondront pour leurs actes. Il en est de même avec le suicide pour << défendre son honneur >>, une coutume barbare que n'utilisent pas ceux savent déjà que le suicide est toujours une fuite, jamais une rédemption.
6) Il y a des individus désillusionnés de la vie qui s'exposent délibérément à des situations dangereuses comme la guerre. Quel est leur destin dans le Monde Spirituel, s'ils viennent à en mourir ?
Ces gens retournent dans le Monde Spirituel dans la condition de suicidés. Ne voulant pas être considérés comme des suicidés ou n'ayant pas le courage de prendre l'initiative de leur propre disparition, ils souhaitent devenir des héros qui se tuent pour une cause. Se retrouvent aussi dans cette même situation, tous ceux qui subissant une grave maladie, refusent le traitement adéquat qui peut les sauver de la mort.
7) Le fait de ne pas commettre directement un acte de violence sur leurs corps, ne sert-il pas de facteur atténuant ?
C'est comme s'ils en avaient commis un et avec un facteur aggravant : dans leur stupidité, ils finissent par commettre des excès, frôlant la cruauté avant d'être morts. Ils vont répondre pour cela aussi.
8) Pouvons-nous intégrer dans cette même catégorie, tous ceux qui participent à des batailles ou qui vont à la guerre ?
Non, car en règle générale, ils n'y vont pas pour mourir mais pour défendre leur vie et leur patrie ainsi que celles de leurs alliés. S'ils ne commettent pas d'imprudences ni de cruautés, ils s'engagent dans une situation beaucoup moins traumatisante, au cas où ils viendraient à se désincarner.
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