Les mauvais Esprits, lors des cultes païens, parlaient à travers leurs médiums ou bien utilisaient le fluide disponible pour produire des voix directes, perceptibles aux oreilles humaines. Il s’agissait d’une sorte d’imitation de la voix de Dieu parlant au moyen de la nuée fluidique située au dessus de l’arche, dans la tente de réunion. Dieu avait lui aussi parlé par voix directe comme je l’ai exposé dans les chapitres précédents. De même que, lorsque Dieu parlait, la nuée fluidique nécessaire provenait du fluide dégagé par le sang des holocaustes, le sang des victimes sacrifiées aux idoles païennes fournissait la source d’énergie fluidique pour produire les voix directes des mauvais Esprits. Le diable et ses armées, menaçaient continuellement les chrétiens et propageaient largement la terreur propre aux puissances des ténèbres. Il ne s’agissait ni de délires, ni d’illusions, comme l’imaginent la plupart des hommes modernes. Il ne s’agissait pas non plus d’une confrontation d’articles de foi non prouvés et défendus farouchement, comme les chrétiens d’aujourd’hui les connaissent par leur religion. Il s’agissait de l’influence des mauvais Esprits qui, jour après jour, s’immisçaient insidieusement dans la vie des croyants. « Imaginez un chrétien qui vit dans une maison où les dieux lares et pénates, des idoles fixées aux murs, le dévisagent ; qui, dans la rue, sur les places, se voit entouré de statues menaçantes ; qui passe près des temples, où, dans la pénombre, derrière les colonnades, de mystérieuses puissances hantent les lieux et attirent une foule de gens. Parmi ces sculptures, il y en avait de hideuses, dont le grotesque et monstrueux mélange d’un corps animal et d’un corps humain, dont l’aspect repoussant remplissait d’effroi ceux qui, malgré tout, voyaient en elles un pouvoir spirituel efficace. Les démons étaient encore plus dangereux. Ils animaient d’un souffle vital le délicat éclat du marbre. Ainsi, les membres des dieux et des déesses grecs, d’une si réjouissante beauté, séduisaient les sens et servaient d’instruments aux diables pour subjuguer les humains. Le chrétien se rendait compte que toute cette beauté vivante avait été volée à Dieu pour servir le péché, et aussi que la majesté qui remplissait ces idoles avait été dérobée à la magnificence de Dieu et à son pouvoir sur les coeurs humains. Le chrétien, à l’occasion des fêtes de famille, des fêtes régionales et nationales, était le témoin de la monstrueuse apostasie qui régnait ; il voyait représenté sur scène, les vilenies outrageantes des démons et des héros, il se trouvait en présence des passions des hommes et des dieux, leur cupidité, leur haine, leur soif de vengeance et de sensualité et des conséquences de ces vices tels que la guerre, le crime, l’adultère. Il voyait toutes ces bassesses étalées devant les yeux des grands et des petits, des jeunes et des adultes, sous des couleurs chatoyantes et tentantes. Il se sentait alors envahi d’une vague de mépris et de haine contre ceux qui avaient détourné, par leur bouffonnerie et leurs horreurs, les âmes des hommes d’un Dieu éternellement bon et pur. Heureux le chrétien qui n’avait que des sentiments de cette nature. Les spectacles grandioses risquaient de le séduire, la sensualité étalée sur scène s’insinuait en lui, les combats de gladiateurs réveillaient en lui les tendances sanguinaires qui somnolent en tout homme. Soumis aux sentiments d’horreur et d’épouvante, il sentait monter tout naturellement en lui les puissances ténébreuses, dont il entendait les voix, tantôt caressantes, tantôt contraignantes. Il ne faisait pas que les entendre. Plus il y prêtait attention, plus il plongeait dans la réalité du monde des Esprits. Non seulement les voix devenaient fréquentes, insistantes et claires, mais il voyait aussi apparaître les formes des mauvais Esprits et dans son corps il sentait le tourment de leur présence. S’il restait fidèle à son Dieu, il pouvait s’attendre au pire. Pendant les persécutions, Satan et ses Esprits déployaient leur pouvoir suprême. Le chrétien apprenait alors avec dégoût et avec horreur quelle était l’étendue de la cruauté de ces ennemis qui se repaissaient des souffrances de ces amis. Enfin, il devait souffrir lui même des tortures qui déchiraient son corps martyrisé. » (Weinel p. 24 et p. 25).
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