L'Esprit de Jean Reynaud Société spirite de Paris. – Médium, madame Costel Mes amis, que cette nouvelle vie est magnifique ! Semblable à un torrent lumineux, elle entraîne dans sa course immense les âmes ivres de l'infini ! Après la rupture des liens charnels, mes yeux ont embrassé les horizons nouveaux qui m'entourent, et joui des splendides merveilles de l'infini. J'ai passé des ombres de la matière à l'aube éclatante qui annonce le Tout-Puissant. Je suis sauvé, non par le mérite de mes œuvres, mais par la connaissance du principe éternel qui m'a fait éviter les souillures imprimées par l'ignorance à la pauvre humanité. Ma mort a été bénie ; mes biographes la jugeront prématurée ; les aveugles ! ils regretteront quelques écrits nés de la poussière, et ils ne comprendront pas combien le peu de bruit qui se fait autour de ma tombe mi-close est utile pour la sainte cause du Spiritisme. Mon œuvre était finie ; mes devanciers couraient dans la carrière ; j'avais atteint ce point culminant où l'homme a donné ce qu'il avait de meilleur, et où il ne fait plus que recommencer. Ma mort ravive l'attention des lettrés et la ramène sur mon ouvrage capital, qui touche à la grande question spirite qu'ils affectent de méconnaître, et qui bientôt les enlacera. Gloire à Dieu ! Aidé par les Esprits supérieurs qui protègent la nouvelle doctrine, je vais être un des éclaireurs qui jalonnent votre route. Dans une réunion de famille. – Médium, M. Charles V… L'Esprit répond à cette réflexion : Votre mort inattendue, dans un âge si peu avancé, a surpris bien du monde. « Qui vous dit que ma mort n'est pas un bienfait pour le Spiritisme, pour son avenir, pour ses conséquences ? Avez-vous remarqué, mon ami, la marche que suit le progrès, la route que prend la foi spirite ? Dieu a tout d'abord donné des preuves matérielles : danse des tables, coups frappés et toutes sortes de phénomènes ; c'était pour appeler l'attention ; c'était une préface amusante. Il faut aux hommes des preuves palpables pour croire. Maintenant c'est bien autre chose ! Après les faits matériels, Dieu parle à l'intelligence, au bon sens, à la froide raison ; ce ne sont plus des tours de force, mais des choses rationnelles qui doivent convaincre et rallier même les incrédules les plus opiniâtres. Et ce n'est encore que le commencement. Remarquez bien ce que je vous dis : toute une série de faits intelligents, irréfutables, vont se suivre, et le nombre des adeptes de la foi spirite, déjà si grand, va encore augmenter. Dieu va s'en prendre aux intelligences d'élite, aux sommités de l'esprit, du talent et du savoir. Cela va être un rayon lumineux qui se répandra sur toute la terre, comme un fluide magnétique irrésistible, et poussera les plus récalcitrants à la recherche de l'infini, à l'étude de cette admirable science qui nous enseigne des maximes si sublimes. Tous vont se grouper autour de vous, et, faisant abstraction du diplôme de génie qui leur avait été donné, ils vont se faire humbles et petits pour apprendre et pour se convaincre. Puis, plus tard, lorsqu'ils seront bien instruits et bien convaincus, ils se serviront de leur autorité et de la L'Esprit de Jean Reynaud Société spirite de Paris. – Médium, madame Costel Mes amis, que cette nouvelle vie est magnifique ! Semblable à un torrent lumineux, elle entraîne dans sa course immense les âmes ivres de l'infini ! Après la rupture des liens charnels, mes yeux ont embrassé les horizons nouveaux qui m'entourent, et joui des splendides merveilles de l'infini. J'ai passé des ombres de la matière à l'aube éclatante qui annonce le Tout-Puissant. Je suis sauvé, non par le mérite de mes œuvres, mais par la connaissance du principe éternel qui m'a fait éviter les souillures imprimées par l'ignorance à la pauvre humanité. Ma mort a été bénie ; mes biographes la jugeront prématurée ; les aveugles ! ils regretteront quelques écrits nés de la poussière, et ils ne comprendront pas combien le peu de bruit qui se fait autour de ma tombe mi-close est utile pour la sainte cause du Spiritisme. Mon œuvre était finie ; mes devanciers couraient dans la carrière ; j'avais atteint ce point culminant où l'homme a donné ce qu'il avait de meilleur, et où il ne fait plus que recommencer. Ma mort ravive l'attention des lettrés et la ramène sur mon ouvrage capital, qui touche à la grande question spirite qu'ils affectent de méconnaître, et qui bientôt les enlacera. Gloire à Dieu ! Aidé par les Esprits supérieurs qui protègent la nouvelle doctrine, je vais être un des éclaireurs qui jalonnent votre route. Dans une réunion de famille. – Médium, M. Charles V… L'Esprit répond à cette réflexion : Votre mort inattendue, dans un âge si peu avancé, a surpris bien du monde. « Qui vous dit que ma mort n'est pas un bienfait pour le Spiritisme, pour son avenir, pour ses conséquences ? Avez-vous remarqué, mon ami, la marche que suit le progrès, la route que prend la foi spirite ? Dieu a tout d'abord donné des preuves matérielles : danse des tables, coups frappés et toutes sortes de phénomènes ; c'était pour appeler l'attention ; c'était une préface amusante. Il faut aux hommes des preuves palpables pour croire. Maintenant c'est bien autre chose ! Après les faits matériels, Dieu parle à l'intelligence, au bon sens, à la froide raison ; ce ne sont plus des tours de force, mais des choses rationnelles qui doivent convaincre et rallier même les incrédules les plus opiniâtres. Et ce n'est encore que le commencement. Remarquez bien ce que je vous dis : toute une série de faits intelligents, irréfutables, vont se suivre, et le nombre des adeptes de la foi spirite, déjà si grand, va encore augmenter. Dieu va s'en prendre aux intelligences d'élite, aux sommités de l'esprit, du talent et du savoir. Cela va être un rayon lumineux qui se répandra sur toute la terre, comme un fluide magnétique irrésistible, et poussera les plus récalcitrants à la recherche de l'infini, à l'étude de cette admirable science qui nous enseigne des maximes si sublimes. Tous vont se grouper autour de vous, et, faisant abstraction du diplôme de génie qui leur avait été donné, ils vont se faire humbles et petits pour apprendre et pour se convaincre. Puis, plus tard, lorsqu'ils seront bien instruits et bien convaincus, ils se serviront de leur autorité et de la charmante figure qui peint la sollicitude avec laquelle l'Esprit en progrès prépare la nouvelle existence qui doit le faire progresser encore. Les Esprits arriérés prennent moins de précautions et font quelquefois des choix malheureux qui les forcent à recommencer. La médecine homéopathique Société spirite de Paris, 13 mars 1863. – Médium madame Costel Ma fille, je viens donner un enseignement médical aux Spirites. L'astronomie, la philosophie ont ici d'éloquents interprètes : la morale compte autant d'écrivains que de médiums ; pourquoi la médecine, dans son côté pratique et physiologique, serait-elle négligée ? Je fus le créateur de la rénovation médicale qui pénètre aujourd'hui jusque dans les rangs des sectateurs de l'ancienne médecine ; ligués contre l'homéopathie, ils ont beau lui créer des digues sans nombre, ils ont beau lui crier : « Tu n'iras pas plus loin ! » la jeune médecine, triomphante, franchit tous les obstacles ; le Spiritisme lui sera un puissant auxiliaire ; grâce à lui, elle abandonnera la tradition matérialiste qui a si longtemps retardé son essor. L'étude médicale est entièrement liée à la recherche des causes et des effets spiritualistes ; elle dissèque les corps, et doit aussi analyser l'âme. Laissez donc un vieux médecin justifier les fins et le but de la doctrine qu'il a propagée, et qu'il voit étrangement défigurée ici-bas par les praticiens, et là-haut par des Esprits ignorants qui usurpent son nom. Je voudrais que ma parole écoutée eût le pouvoir de corriger les abus qui altèrent l'homéopathie et l'empêchent d'être aussi utile qu'elle le devrait. Si je parlais dans un centre pratique, où les conseils puissent être entendus avec fruit, je m'élèverais contre la négligence de mes collègues terrestres qui méconnaissent les lois primordiales de l'Organon, en exagérant les doses, et surtout en n'apportant pas à la trituration si importante des médicaments les soins que j'ai indiqués. Beaucoup oublient que cent et souvent deux cents coups sont absolument nécessaires au dégagement du principe médical approprié à chacune des plantes ou poisons qui forment notre arsenal guérisseur. Aucun remède n'est indifférent, aucun médicament n'est inoffensif ; lorsque le diagnostic mal observé le fait donner hors de propos, il développe les germes de la maladie qu'il était appelé à combattre. Mais je me laisse entraîner par mon sujet, et me voici sur la pente de faire un cours d'homéopathie à un auditoire qui ne peut s'intéresser à cette question. Pourtant je ne crois pas inutile d'initier les Spirites aux principes fondamentaux de la science, afin de les prémunir contre les déceptions qu'ils subissent, soit de la part des hommes, soit même de celle des Esprits. Samuel Hahnemann. Remarque. – Cette dissertation a été motivée par la présence à la séance d'un médecin homéopathe étranger qui désirait avoir l'opinion d'Hahnemann sur l'état actuel de la science. Nous ferons observer qu'elle a été donnée par l'entremise d'une jeune dame qui n'a pas fait d'études médicales, et à laquelle nécessairement beaucoup de termes spéciaux sont étrangers.
Correspondance Lettre de M. T. Jaubert, de Carcassonne. M. T. Jaubert, vice-président du tribunal civil de Carcassonne, nous adresse la lettre suivante au sujet du titre de membre honoraire que lui a décerné la Société spirite de Paris. La Société a été heureuse de donner à M. Jaubert ce témoignage de sympathie, et de lui prouver combien elle apprécie son dévouement à la cause du Spiritisme, sa modestie autant que sa fermeté de caractère. Il est des positions qui relèvent encore le mérite du courage de l'opinion, et des qualités qui mettent l'homme au-dessus de la critique. (Voir la Revue de juin 1863 : Un Esprit couronné par l'Académie des Jeux Floraux.) Molitg-les-Bains, 21 juillet 1863. «
Monsieur le président,
Votre lettre et le procès-verbal constatant mon admission parmi les membres honoraires de la Société spirite parisienne me trouvent à Molitg où j'épuise, dans l'intérêt de ma santé, un congé de vingt-neuf jours ; je tiens à vous donner sur l'heure l'expression de toute ma gratitude. Je crois à l'immortalité de l'âme, à la communication des morts avec les vivants, comme je crois au soleil. J'aime le Spiritisme comme l'affirmation la plus légitime de la loi de Dieu : la loi du progrès. Je le confesse hautement, parce que le confesser c'est bien faire. J'ai accepté la primevère de l'Académie de Toulouse comme une réponse éclatante à ceux qui ne veulent voir dans les dictées réelles des Esprits que des perceptions erronées ou des élucubrations ridicules. Je reçois le titre de membre honoraire de la Société dont vous êtes le chef, comme le plus honorable entre ceux que je tiens de la main des hommes. Encore une fois, monsieur, recevez pour vous et pour tous les membres de la Société parisienne mes remerciements les plus sincères. Votre compte rendu de la séance des Jeux Floraux a fidèlement interprété et mes sentiments et ma conduite. Je ne pouvais pas, en déclarant que la fable couronnée était l'œuvre de mon Esprit familier, m'exposer à heurter et le public et mes juges. Vous avez parfaitement exprimé, dans votre Revue, le respect que j'ai de moi-même et de l'opinion des autres. Et maintenant, si dans toute cette affaire je n'ai pas pris l'initiative à votre égard, si je ne fais que vous répondre, c'est qu'il aurait fallu vous parler de moi, et associer mon nom à un évènement dont je suis heureux sans doute, mais que d'autres ont daigné considérer comme un succès. Aujourd'hui je me sens plus libre, et c'est du plus profond de mon cœur que je vous prie, monsieur et cher maître, d'accepter l'hommage de ma reconnaissance, de ma sympathie et de ma considération la plus distinguée. T. Jaubert, Vice-président du tribunal de Carcassonne. » L'abondance des matières nous force à remettre au prochain numéro notre seconde lettre à M. l'abbé Marouzeau, ainsi que la réponse à la question qui nous a été adressée sur la distinction à faire entre l'expiation et l'épreuve.
Allan Kardec.