L’AVENIR DU SPIRITISME
OCTOBRE 1873
Entre deux monts escarpés un torrent se précipite apportant sur son passage la dévastation et dans les plaines, l’inondation, la ruine, la mort ! Ses ondes bondissent épaisses et troublées, chargées des débris qu’elles entraînent. Le torrent est une catastrophe, le torrent est une anomalie, un trouble, voyons le cours d’eau.
Sorti mince filet des entrailles de la terre, il grossit à l’ombre et devient un ruisseau. Ruisseau au doux murmure d’abord, puis petite rivière apportant la fraîcheur, arrosant la prairie, enfin fleuve majestueux et calme, source de fécondité, bras droit de l’industrie, richesse, beauté, splendeur !
Votre doctrine, ô spirites, n’est point et ne doit point devenir l’impétueux torrent, comme le progrès dont elle est une révélation, elle doit être à son origine, petite, humble et timide, apportant d’abord l’espérance, puis la vérité, puis la science, puis le grand progrès, jusqu’au jour où ayant amené la perfection, elle retournera à Dieu comme le fleuve va se confondre avec la mer !
De même que la source du fleuve est enfouie au sein de la terre, le germe du progrès se trouve dans l’humanité. A vous qui commencez à savoir, à comprendre, à vous préparer le terrain qui doit un jour recevoir le fleuve.
Esope.