INCORPORATION TOTALE
Pour incorporer un Esprit, le médium apte à ce genre de phénomène entre dans un sommeil magnétique, provoqué par l’Esprit, qui permet à son corps fluidique, appelé aussi périsprit, de s’extérioriser, se dégageant ainsi partiellement de son corps charnel. L’Esprit qui désire se communiquer peut alors momentanément emprunter les organes du médium. Le souvenir qu’aura le médium de ce qu’il aura dit ou fait est en raison inverse à son degré de dégagement, lui-même dépendant de la profondeur du sommeil magnétique. La médiumnité à incorporation présente deux extrêmes possibles : lorsque le sommeil magnétique est profond, le périsprit du médium est peu extériorisé, le médium « reçoit » alors l’Esprit qui veut se communiquer ; leurs fluides se pénètrent, les deux pensées et les deux volontés se confondent et l’Esprit peut alors se servir du corps du médium. Dans ce cas, l’influence du médium n’est pas négligeable, il est une gêne pour le communiquant et il faut, dans des proportions variables, faire la part dans les manifestations entre la personnalité du médium et celle de l’Esprit. Le médium, toujours présent lors de la communication, aura le souvenir plus ou moins vague de ce qu’il aura dit. A l’opposé, l’esprit du médium peut se dégager totalement de son corps charnel. Cette séparation n’est toutefois jamais complète : un lien invisible, appelé « corde d’argent » rattache l’âme à son enveloppe, lien qui ne peut être brisé qu’à la mort de l’individu. Un Esprit peut alors se substituer dans le corps du médium, momentanément abandonné. L’esprit du médium est toujours rattaché par la « corde d’argent » qui le rappelle naturellement à son corps, lien qui s’est formé dès l’incarnation et qui ne peut ni être brisé par un Esprit, ni être substitué. Cette médiumnité présente l’avantage d’annihiler l’influence du médium dans la communication puisque celui-ci n’est plus présent : il n’aura d’ailleurs aucun souvenir à son réveil de ce qu’il aura dit ou fait. En revanche, cette médiumnité peut présenter un risque pour la santé du médium si celui-ci est la proie d’Esprits obsesseurs. Bien que ceux-ci ne peuvent prendre possession de son corps d’une manière définitive, ils peuvent provoquer des crises en essayant de supplanter temporairement leur volonté à celle du médium si celui-ci n’a pas la volonté suffisante pour les chasser. Ces crises peuvent plonger le médium dans un état de fatigue, voir même de prostration. Source : Bulletin « Le Spiritisme » N° 2