PRIÈRE
25 DECEMBRE 1873
Dieu, notre père, qui avez puissance et bonté, donnez la force à celui qui subit l’épreuve ! Donnez la lumière à celui qui cherche la vérité ! Mettez au coeur de l’homme la compassion et la charité !
Dieu ! Donnez au voyageur l’étoile directrice, à l’affligé la consolation, au malade le repos !
Père, donnez au coupable le repentir ! Donnez à l’esprit la vérité ! Donnez à l’enfant le guide, donnez à l’orphelin le père ! Seigneur, que votre bonté s’étende sur tout ce que vous avez créé !
Pitié, mon Dieu, pour celui qui ne vous connaît pas, espoir pour celui qui souffre ! Que votre bonté permette aujourd’hui aux esprits consolateurs de répandre partout la paix, l’espérance et la foi !
Dieu ! Un rayon, une étincelle de votre amour peut embraser la terre, laissez-nous puiser aux sources de cette bonté féconde et infinie, et toutes les larmes seront séchées, toutes les douleurs calmées ; un seul coeur, une seule pensée montera jusqu’à vous, avec un cri de reconnaissance et d’amour ! Comme Moïse sur la montagne nous étendons les bras vers vous, ô puissance, ô bonté, ô beauté, ô perfection et nous voulons en quelque sorte forcer votre miséricorde ! Dieu ! Donnez nous la force d’aider au progrès afin de monter jusqu’a vous ! Donnez-nous la charité pure, donnez-nous la foi et la raison ! Donnez-nous la simplicité qui fera de nos âmes le miroir où doit se refléter votre image !
Carita.
LE PARDON
DECEMBRE 1873
Maître, combien de fois devons-nous pardonner ? « disaient les apôtres »
« Soixante-dix-sept fois sept fois, c’est-à-dire toujours », répondit Jésus ?
Un chrétien doit pardonner toujours, que doit faire un spirite ?... Le spirite, mes amis, doit aimer fraternellement, ardemment son prochain, même si ce prochain lui fait du mal.
Qui donc, je vous le demande, donnera l’exemple de la patience complète de l’évangile, si ce n’est vous, spirites ?... Vous à qui il est donné de comprendre exactement le sens de la loi ; si ce n’est vous à qui la vérité est montrée dans sa lumineuse pureté ?
Enfants, pauvres enfants prisonniers, qui voyez toute chose à la faible clarté de votre prison, secouez un instant vos chaînes, détachez votre pensée de la matérialité, élevez votre âme et dans une pure aspiration montez vers Dieu ; vers ce Dieu inconnu, incompris, innommé ; vers Dieu que rien n’offense ; vers Dieu si infiniment bon qu’il donne autant d’amour au coupable qu’au pur esprit !
Elevés jusqu’à lui vous ne sentirez plus les éclaboussures faites à la matière et rien ne vous
détournera de la tâche que vous avez entreprise ; vous verrez tous les hommes frères, vous verrez l’humanité famille et à la place des épines vous mettrez du baume !
Lacordaire.
PROPHETIES
JANVIER 1874
Mes amis, une année est finie, année qui datera dans l’histoire pour servir d’exemple dans la grande lutte commencée pour le progrès.
Il ne suffit plus aujourd’hui qu’un homme dise : « je suis fils de roi ! » Pour que les populations s’inclinent sur son passage, l’escortent jusqu’aux marches du trône ! Aujourd’hui le droit, c’est la loi, et malgré les hauteurs où planent les majestés, elles sont souvent forcées de descendre des nuages pour venir compter avec les petits, avec le peuple : avec la gent de robe chicanière et tracassière !
Progrès ! Car la république, secouée d’un côté, tiraillée de l’autre, est restée debout ; son nom est maintenu aujourd’hui, ses institutions libérales le seront demain ! Quelles que soient donc les faiblesses dont l’année qui commence doive être le témoin, soyez rassurés et rassérénés, l’oeuvre du progrès ne saurait ni péricliter ni périr, elle est divine, elle avance ! Les hommes, si rusés qu’ils soient, si puissants qu’ils puissent être, ne sauraient renverser ce qui est édifié par la main créatrice de Dieu !
Barbès.