LE CULTE DE L’AVENIR
JUIN 1874 (Fête-Dieu)
Un jour viendra où les esprits plus éclairés et plus sérieux comprendront la haute valeur d’une foi sincère et d’un culte digne de Dieu !
Ce jour là, les prêtes et les enfants n’auront plus besoin de se promener costumés pour attirer, pour éveiller les curiosités de la foule. Ce jour là, au moment de la prière, l’oeil spirituel pourra voir toutes les âmes s’élever et monter vers le créateur de toute chose.
Ce jour là, la foi sera pure, la conscience éclairée, l’esprit sage ; on adorera le créateur et chacun l’aimera en aimant la création.
Ce jour là, il n’y aura qu’un temple qui sera pour les petits et les faibles, car le vrai temple de la prière, c’est un coeur pur et dévoué, le plus beau des édifices, c’est le firmament du créateur !
A vous par avance, spirites, mes frères, cette religion bénie, cette religion d’unité et d’harmonie ! A vous, les premières jouissances de ce culte unique, grand dans sa simplicité !
A vous qui avez le premier travail, les premières récompenses ! Fêtez Dieu, mes frères, en pratiquant les vertus qui font l’homme parfait.
Fêtez Dieu en vous rapprochant de Lui ! Fêtez Dieu en répandant autour de vous sur les coeurs affligés les saintes douceurs qui s’appellent : consolation, pitié, amour, espérance et foi !
Monod.
COURAGE ET TRAVAIL
JUIN 1874
Mes enfants, marchez, Dieu est avec vous !
Marchez sans vous inquiéter des haines qui grondent comme un orage autour de vous, sans vous inquiéter des railleries, vain bruit que le vent emporte !
Tenez-vous droits et fermes appuyés sur le devoir et la raison.
Devant vous s’est ouvert le large chemin de l’avenir, entrez-y, marchez-y, élaguant et déracinant les herbes empoisonnées, ramassant les pierres qui pourraient blesser ceux qui vous suivront, tendant la main aux faibles, secourant les pauvres, relevant les abattus, faisant entrevoir à ceux qui pourraient faiblir l’aurore du bonheur et de la liberté !
Courage ! Courage ! Plus la route est épineuse, rocailleuse, pénible, plus sera délicieuse l’heure de la délivrance !
Courage ! Vous n’êtes plus rien que des travailleurs à la grande oeuvre, aucune tempête ne doit plus vous faire perdre vos forces !
Vous êtes là pour écarter les nuages noirs et sombres, vous êtes là pour faire rayonner la vérité, vous êtes là pour adoucir, pour semer le calme et la sérénité ! Vous êtes là, spirites, pour apporter la paix et pour apprendre aux hommes à bégayer ce premier mot du langage de la patrie : amour universel !
Dieu est avec vous, soyez bénis et marchez !
Melanchthon.
CONFIANCE ET FOl
JUIN 1874
Spiritisme et spiritualisme, deux branches du même arbre, l’arbre protecteur de la terre ! Deux branches destinées à s’enlacer et à n’en plus former qu’une seule !
Dieu est unité et perfection, ses oeuvres doivent être unes et parfaites !
La réincarnation est une conséquence inévitable et en quelque sorte fatale du passage de l’esprit par la matière humaine dans un monde ou dans un autre ; c’est l’oeuvre de justice, de progrès, de perfectionnement ; c’est l’application des théories apprises par l’esprit dans l’erraticité.
Le progrès, me direz-vous, peut être accompli partout ailleurs que sur le même monde ; — sans doute, — mais l’oeuvre de justice reste alors incomplète et il la faut parfaite aussi.
Votre doctrine, amis, entre à peine dans la vie, et il lui faut passer encore par toutes les crises de l’enfance et de la jeunesse pour arriver à la virilité ; il faut donc que ceux qui se dévouent à elle fassent une ample provision de patience, de persévérance, de résolution afin de la faire sortir victorieuse et saine des nombreuses controverses, critiques ou railleries dont elle sera l’objet.
Chers travailleurs, ce n’est point à l’aurore qu’on peut toujours juger de la journée ! Qu’importent pendant cette journée les tempêtes et les bourrasques si la soirée calme, majestueuse et sereine vous annonce pour le lendemain le radieux soleil et pour vos moissons l’abondance ?...
Tout passe sur cette terre, tout autour de vous peut se rompre ou se perdre, mais ce qui restera toujours, ce qui doit tenir à vos esprits d’une manière inébranlable, c’est votre foi en l’avenir et votre constant dévouement à la cause du bonheur général.
Egmont.