L’HUMANITE DANS L’AVENIR - PAIX A TOUS CEUX QUI SONT DE BONNE VOLONTE
MAI 1874
Que vous apporterai-je ?... Quels sentiments heureux pourrai-je vous laisser ?... Paix à tous ceux qui sont de bonne volonté !
Quand on vient de si loin, il semble qu’on a beaucoup à dire ; je voudrais vous faire le tableau de tout ce que j’ai vu depuis un si court espace de temps. Je voudrais vous dépeindre la terre, l’humanité comme elles seront dans quelques siècles.
Il est bon de jeter les yeux sur le passé, il est bon de se souvenir, mais il est plus enchanteur de plonger son regard dans l’avenir !
Dans le passé sombre triste, dur, que voyons vous ?... Deux bourreaux, l’ignorance et l’intolérance, acharnées sur la société leur victime, nous entendons des sanglots !... Non ! — Laissons-le, ce passé, il était nécessaire, il a fait son temps, mais dans l’avenir, cherchons !
Que voyons-nous... Le grand libérateur, le seul sauveur : l’amour !
De quelque côté que nous nous tournions dans l’espace, nous entendons ce mot, ce mot qui dit tout, qui renferme tout, les plus sublimes aspirations et les sentiments les plus doux !
Ce mot, nous essayons par tous les moyens dont nous pouvons disposer de le faire bien comprendre à la terre afin qu’il en sorte un jour l’étincelle qui l’illuminera et la transformera !
Avenir que nous dis-tu ?... — Tu nous dis : devoir compris et remplis ; tu nous dis justice ; tu nous dis intelligence et mérite, par conséquent : égalité ! Tu nous dis travail, harmonie union par conséquent : fraternité ; tu nous dis paix, tu nous dis dévouement par conséquent : liberté !
0 spirites, vous qui pouvez prévoir avec certitude, vous qui passez sans trembler par dessus le précipice qu’on appelle la tombe, vous qui êtes sur terre pour montrer ce que peut accomplir la foi raisonnée, l’esprit maître de lui, la conscience libérée, la libre pensée ; vous qui devez faire accepter, faire aimer cette sûre doctrine, aussi ancienne que le monde, reposant sur des faits renouvelés sans cesse, s’appuyant sur d’incontestables preuves, vous spirites, donnez donc l’exemple, ne laissez pas votre doctrine passer seulement pour un idéal, une rêverie, montrez que lorsqu’on veut, on peut ! Unissez-vous étroitement, aimez-vous comme Dieu veut qu’on s’aime : Saintement !
Attirez, entraînez, amenez, vers ces horizons splendides et vous aurez fait votre devoir !
C. Dombre.
LE VOILE DU TEMPLE
MAI 1874
Une pensée vous réunit ici : apprendre ; la contre partie de cette pensée nous amène : enseigner.
Le jour de la mort du Christ, à l’instant où, retourné dans les mondes heureux, il reprit ses facultés et la possession de lui-même, à cet instant, dit la bible, le voile du temple fut déchiré.
Avez-vous cherché, chrétiens, à vous rendre compte de la signification de ce voile partagé ?...
Aux yeux voilés de matière des enfants de l’humanité, la croix plantée au sommet du calvaire était sanglante, mais le regard spirituel des esprits purs la voyait radieuse de lumière. En effet, qu’apportait-elle à l’humanité cette journée douloureuse, mais glorieuse ?... Qu’était cette croix, sinon le premier des rayons de liberté éclairant la terre ?... Qu’était cet homme, que les autres hommes appelaient imposteur, sinon l’apôtre de la vérité, le précurseur du progrès ? — Cet homme, esprit supérieur, cet homme parfait, ce fondateur d’une religion de paix, Christ l’illuminé des rayons spirituels, le magnétiseur presque divin, l’incarné puissant, jouissant en partie de ses droits d’esprit ?...
Eh bien, oui, tous les voiles furent déchirés, car un homme avait osé, bravant toutes les puissances terrestres, dire la vérité ; parce qu’un homme était mort pour affirmer sa croyance et soutenir sa pensée ; parce qu’un homme s’élevant au-dessus de l’humanité avait osé enseigner les doctrines qui font l’homme parfait !
Les Israélites, dit la bible, se prosternèrent et eurent de la crainte, mais beaucoup d’entre eux reconnurent la supériorité de celui que leurs lois barbares venaient d’immoler.
Se prosterner et admirer ne suffisent pas, ce qui est avant tout nécessaire, c’est le travail et la pratique.
Pour vous, spirites, le voile n’est-il pas également tombé, et ne pouvez-vous pas, incarnés, lire
presque constamment les pages de l’autre vie ?
Pourquoi venons-nous à vous ?... — Ce n’est pas, croyez-le bien, pour vous montrer de l’extraordinaire, mais pour vous forcer à vous instruire et à chercher, à trouver par la science la cause des phénomènes qui vous étonnent.
Nous venons vous apporter à vous, nos frères, le produit de l’expérience acquise à nos dépens. Nous venons vous dire qu’après le passage terrestre seulement, vous aurez la vie réelle ; nous venons vous encourager à relever vos forces, nous venons vous indiquer la marche à suivre pour devenir meilleurs.
Ouvrez donc les yeux de votre âme, derrière ce voile déchiré de l’ignorance, de l’indolence spirituelle, vous apercevrez le Dieu vrai le Dieu Père, le Dieu d’amour, d’intelligence, de liberté et non le maître dur, sévère, impitoyable, le Dieu vengeur, le Dieu jaloux !
Laissez la lumière envahir tout votre être, laissez le bonheur vous envelopper, car le bonheur c’est le progrès, c’est le travail accompli qui porte en soi toutes les jouissances ! Venez, amis, suivez nous et vous trouverez la paix et votre esprit s’affermira dans l’accomplissement du devoir !
Lacordaire.
AMOUR, PARDON ET SACRIFICE
MAI 1874
« Il lui sera beaucoup pardonné parce qu’elle a beaucoup aimé ! »
Amour, source de vie, de paix, de pardon, étends tes ailes sur cette terre et laisse tomber des rayons qui transforment la méchanceté, la désunion, la haine en concorde, en pitié, en charité !
Vous tous, amis, qui entendez les voix lointaines, vous tous, qui croyez malgré tout, conservez en vos coeurs nos enseignements et n’oubliez jamais que la source de la félicité éternelle, c’est l’amour !
Elle était là, la pécheresse, agenouillée aux pieds du sauveur, grande d’humilité dans son repentir, sublime d’abaissement ! Elle était là, cherchant à attirer à elle, les fluides qui devaient la transformer ! Elle était là, changeant la passion en vertu ! Elle était là, achetant la spiritualité par le plus pur amour.
Et que devint à partir d’alors cette femme aux passions matérielles ? Qu’en fit ce court moment de contemplation presque divine ?... Une âme, un modèle, un flambeau !
Que devint, à partir de cette heure, cette nature nonchalante ne vivant que de plaisir ?... — Une créature dévouée jusqu’au martyre, renonçant à tout, à sa beauté, à ses joies, à son bien-être et se donnant tout entière à la propagation des doctrines apportées par le maître !
Jusqu’à l’heure de sa mort la pauvre Marie-Madeleine aima Jésus, mais elle avait compris qu’aimer Jésus c’était aimer l’humanité à laquelle il s’était consacré.
Aussi cet amour pur et saint a-t-il lavé toutes ses fautes, et lorsque l’esprit retrouva son maître et son idole, il fut bien vite initié aux grandes oeuvres et prêt aux grands travaux !
Ceci est pour vous dire, ô mes amis, que l’oeil du Tout-puissant retrouve sur terre la moindre parcelle d’amour. Tous les actes de charité sont des rayons remontant sans cesse vers le soleil qui est leur source !
Aimez, mes frères, sachez vous dévouer et toutes vos fautes seront pardonnées. Sachez faire sans plainte et sans regret un utile sacrifice à votre cause et les satisfactions vous arriveront.
Heureux, bienheureux les incarnés auxquels il est demandé comme à Marie-Madeleine la complète abnégation, le sacrifice entier ! Plus heureux encore ceux qui accomplissent
joyeusement ce rude devoir !
Comme une douce chaleur de printemps, comme un parfum suave, répandez autour de vous la charité ! Ne vous contentez pas de promesses faites à Dieu et vous-mêmes, que les actes suivent le désir de bien faire, car seulement dans le devoir se trouve la jouissance !
Darboy.