« Allez, enseignez les nations et baptisez-les au nom du Créateur ! »
Le Créateur en vous envoyant remplir une existence vous a dit : « le progrès est d’accès difficile et je vous mets en avant, vous, vaillants et forts, afin que vous ouvriez le chemin et que vous prépariez la voie ! »
« Vous aurez à combattre pied à pied le préjugé, l’ignorance, la haine aveugle, l’absolutisme ; vous aurez à lutter avec le passé, mais je vous donnerai les moyens de sortir victorieux de
l’épreuve en vous mettant à même de comprendre la valeur de l’idée que vous êtes chargés d’implanter sur la terre : — Progrès ! »
« Vous êtes, vous devez être mes apôtres, par conséquent vous aussi vous serez conduits sur la montagne et vous en reviendrez transformés après avoir été témoins de la transfiguration. »
Ces beautés, ces merveilles dont les apôtres jouirent sur la montagne ne les avez-vous pas, et le spiritisme n’est-il pas la transfiguration du catholicisme ?...
Le spiritisme est un perfectionnement relatif, c’est la religion de la vérité, la philosophie la meilleure et tout ce que peut en ce moment supporter l’humanité terrestre.
Tachez d’apprécier à sa juste valeur, cette page de la vie du Christ ! « Il se montra tel, dit la Bible, que les préférés qu’il avait emmenés avec lui tombèrent, furent éblouis et transformés à tel point, qu’ils ne voulaient plus quitter la montagne où un si grand bonheur leur avait été accordé ! »
Amis, vous en êtes là ! Pour rien au monde, vous ne voudriez descendre la montagne que vous avez gravie et pourtant le moment solennel de la transfiguration ne saurait durer toujours ! Le coeur des apôtres revint fort et dévoué, il faut qu’à leur exemple, après la contemplation du rayon de lumière descendu jusqu’à vous, après notre présence, nos instructions, nos encouragements, il faut, dis-je, que vos âmes rentrent dans la vie prêtes au combat, fortes contre tout, même contre la victoire.
La transfiguration symbolise pour moi le moment où l’esprit comprenant enfin l’étendue de sa mission se revêt de l’armure fluidique que j’ai nommé Volonté.
Volonté dans toute sa plénitude, Volonté agissant tantôt sur les sens, tantôt sur l’esprit ! Volonté puissance renouvelant un monde, renversant sur ses pas les absurdités, les abus du passé, se nommant tantôt réformation, tantôt philosophie, tantôt science, Volonté puissance, se servant pour les intelligences, enfant de la force magnétique et transformant la barbarie en civilisation. Volonté, depuis le génie forçant les intelligences à se courber, transformant à son tour la civilisation en progrès, et le progrès en perfection, jusqu’à l’humble philanthrope, travaillant modestement mais avec foi, sans relâche et comme la fourmi apportant grain par grain !
Transfiguration ! Moment béni dans la vie de l’esprit où la vérité illumine, où le bonheur est entrevu, où le dévouement est à jamais accepté !
Quand, après cette transfiguration, la terre et ses agitations vous laisseront presque indifférents, quand pour vous il n’y aura plus sacrifice à préférer à vous-mêmes l’humanité, quand vous verrez en tout être une âme à conduire à Dieu, vous pourrez vous servir avec autorité de cette volonté qui sera vôtre : vous pourrez projeter avec intensité les fluides, disant au nom du Créateur : « marche, je te baptise, tu entres dès maintenant dans le chemin que je suis ! »
Vous ne comptez déjà plus, j’espère, avec le qu’en dira-t-on, avec le jugement des hommes et même avec leur mauvais vouloir ? Commencez donc déjà l’essai de cette vie de dévouement ; planez, montez, transfigurez-vous vous-mêmes, élevez-vous par la force de la Volonté jusqu’au Créateur au nom duquel vous portez la parole.
Jules.