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Allan Kardec définit le Spiritisme comme une doctrine fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits, possédant des lois morales et reposant sur une échelle spirite. Ce courant de pensée estime que les médiums peuvent communiquer avec les défunts, par l'utilisation d'une énergie spirituelle appelée périsprit. Fondé sur la croyance en Dieu, en la réincarnation et en la communication avec l'au-delà, le Spiritisme regroupe plusieurs millions d'adeptes à travers le monde. CHARTE - INFORMATIONS UTILES ET TRÈS IMPORTANT, Bien chers lecteurs, je conseille à toutes et à tous de bien lire la description du Spiritisme. Je vous rappelle que le Spiritisme n'a rien à voir avec la pratique médiumnique généralement répandue et utilisée à des fins matérielles, lucratives ou similaires. En conclusion, je vous déconseille d'adhérer à toute publicité à titre commercial (cabinets de voyance, etc.) La médiumnité est un don gratuit et non pas un marche-pied, donner gratuitement ce que Dieu a donné gratuitement. Bien à vous. Conseils d’un cercle Spirite : « Nous estimons qu’il est dangereux de s’aventurer à vouloir communiquer avec l’au-delà sans connaissances préalables. Lorsque l’on a une idée juste et suffisante des réalités spirites et médiumniques, on sait alors ce à quoi l’on s’expose en toute connaissance de cause. De plus, outre une formation théorique indispensable, une personne qui souhaite communiquer avec l’autre monde doit le faire dans le cadre d’un groupe structuré, expérimenté et averti qui saura faire face aux éventuelles difficultés, qu’il s’agisse des manifestations subconscientes ou d’interventions indésirables de mauvais esprits. En d’autres termes, nous déconseillons de pratiquer en dehors du cadre spirite. Régulièrement, nous recevons courriers et e-mails, provenant de personnes qui sont désemparées, face à des mauvais esprits (supposés ou réels) dont elles ne parviennent pas à se débarrasser. Nous ne pouvons décemment que les inviter à stopper toute expérience, afin que leurs désordres psychologiques, déjà évidents, ne s’aggravent pas davantage. Ainsi donc, Chers Correspondants, quelle que soit votre curiosité et votre soif d’expérience, ayez la sagesse de faire les choses dans l’ordre. Commencez par vous instruire, découvrez l’au-delà par la lecture des grands auteurs spirites, et ensuite, vous y verrez plus clair. » Allan Kardec entendit parler pour la première fois des tables tournantes en 1854 et fut tout d’abord très sceptique. Après avoir observé assidûment les manifestations des Esprits par la méthode expérimentale, il prit connaissance de cinquante cahiers de communications qu’il synthétisa et qui formèrent la base du livre des Esprits. Liens sources Centre Spirite : https://www.cslak.fr http://kardec.fr/index.php?lng=fr https://www.usff.fr https://www.cesakparis.fr


SECTION I : QU'EST-CE QUE JÉSUS ?

Publié par Un spirite sur 17 Mai 2021, 09:18am

Catégories : #Allan Kardec, #Centre Spirite, #Croyance, #Doctrine Spirite, #Médiumnité, #Philosophie Spirite, #Réincarnation, #Science, #Spiritisme

 

 

 

 

171. ‒ Avant d'entrer dans l'examen de cette question, en faisant appel au texte des Livres dits canoniques, qu'il nous soit permis de présenter une observation générale. Est-il possible, demanderons-nous tout d'abord, de découvrir dans la façon d'être des Apôtres vis-à-vis de Jésus quelque chose qui puisse faire supposer qu'ils le considéraient comme Dieu ? ‒ S'ils l'avaient regardé comme tel, n'est-il pas évident que c'est à genoux, prosternés la face contre terre, qu'ils lui eussent parlé ? ‒ Au lieu de cela, que voyons-nous ? Qu'ils le traitent avec déférence sans doute, mais avec une déférence qui ne dépasse pas celle que le disciple a pour le Maître ; et, en effet, les Evangiles nous apprennent que c'est ce titre qu'ils lui donnaient, celui de Rabbi, c'est-à-dire la qualification que les Juifs accordaient aux Docteurs de la Loi. Nous concluons de ce premier fait que les Apôtres n'attribuaient pas à Jésus le caractère de la Divinité. Ses frères, ‒ et par frères l'Eglise a cru devoir entendre les cousins-germains de Jésus, ‒ n'y ajoutaient pas foi davantage, puisque saint Jean (ch. VII, 5) déclare qu'ils ne croyaient pas en lui. ‒ D'un autre côté, qui pourrait contester que si, Apôtres et premiers disciples, avaient reconnu que Jésus était Dieu, ils ne se fussent pas ralliés, après sa mort, à Marie, à la femme qui avait porté Dieu dans son sein ; qu'ils l'eussent entourée de respect, presque égaux à ceux qu'ils auraient témoignés à son fils ? ‒ Au lieu de cela, que voyons-nous encore ? C'est qu'à partir de la scène du Calvaire, à laquelle saint Jean, seul des Evangélistes, fait assister Marie, afin, sans doute, de faire tomber du haut de la croix ces mots : « Femme, voilà ton fils », il n'est plus question d'elle que dans un verset des Actes où elle est même classée, dans une énumération, après les Apôtres et au milieu d'autres femmes (chap. 1er). 14. ‒ Eux tous (il s'agit des onze Apôtres) persévéraient unanimement dans la prière, avec les femmes, Marie, mère de Jésus, et ses frères.

Que devient Marie après la mort de Jésus ? Où va-t-elle ? Où réside-t-elle ? Il faut, pour le soupçonner, avoir recours à la tradition que lui fait suivre saint Jean à Éphèse. Cette tradition n'est d'ailleurs basée que sur le verset suivant de cet Evangéliste, verset dans lequel, après avoir fait dire à Marie par Jésus déjà attaché à la croix : « Femme, voilà ton fils. », il ajoute (ch. XIX) : 27. ‒ Ensuite il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, à partir de ce moment, il la prit (ελοδεν) comme telle . 103Mais où Marie est-elle morte ? En quelle année ? On n'en sait rien, on ne s'occupe pas d'elle, il n'en est plus question, sinon au Ve siècle, pour déclarer qu'elle a été enlevée au ciel et créer la fête de l'Assomption.

Nous nous adressons maintenant à la froide raison, et nous demandons : Est-il un instant admissible que si les Apôtres eussent considéré Jésus comme Dieu, les actes ou les Epîtres, ‒ puisque les Evangiles s’arrêtent à la mort de Jésus, ‒ n’auraient-ils point suivi, pas à pas, ou tout au moins n'auraient pas fait nombre de fois allusion à cette femme miraculeuse qui, restant vierge, avait donné le jour à l'Homme-Dieu ! Cette simple observation faite, nous passons aux textes. § 1er. ‒ Jésus est-il Dieu ? 172. ‒ Jésus a-t-il pris la qualification de DIEU ? Dans une circonstance quelconque, a-t-il dit : Je suis Dieu ? Jamais ! On objectera que, d'après les Evangiles il aurait pris la qualification de Fils de Dieu. ‒ Nous l’admettrons, si l’on veut, bien que nous ayons constaté que, sur les seize fois où les mots Fils de Dieu sont prononcés dans les Evangiles, il en est quinze où ils le sont comme un cri de remerciement, par des malades que Jésus vient de guérira ‒ La seizième fois, voici dans quelle circonstance. Saint Jean raconte que les Juifs voulaient lapider Jésus, parce que, disaient-ils, il cherchait à se faire passer pour un Dieu, en s'appelant fils de Dieu. Voici les paroles qu'il place dans la bouche de Jésus ; on remarquera qu'elles renferment le commentaire de l'expression Fils de Dieu donné par lui-même (chap. X) : 31. ‒ Je vous ai fait voir plusieurs bonnes oeuvres de la part de mon père ; pour laquelle me lapidez-vous ? 32. ‒ Les Juifs lui répondirent : Ce n'est pas à cause d'une oeuvre bonne que nous te lapidons, c'est parce que, bien que tu sois homme, tu te fais Dieu. 33. ‒ Jésus leur répondit : Est-ce qu'il n'est pas écrit dans votre loi : « J'ai dit que vous êtes des Dieux ? »

34. ‒ Si elle a appelé Dieux ceux qui ont reçu la parole de Dieu, et l'Ecriture ne peut être abolie. 35. ‒ Direz-vous que je blasphème, moi que le Père a sanctifié, et qu'il a envoyé dans le monde, parce que j'ai dit : Je suis Fils de Dieu. Nous avons laissé le mot sanctifié dans notre traduction, parce que c'est celui de sanctificavit que saint Jérôme a employé pour rendre le mot Ϟγῐασεν (êguiassen), aoriste du verbe αγιαζω qui veut dire purifier, sanctifier. Nous ferons remarquer cependant que l'expression sanctifier s'appliquant à Jésus-Dieu, présente un sens tellement étrange qu'il vient à l'encontre même de l'idée que l'Église en a déduit. Dieu sanctifié ! I1 y a des accouplements de mots que la raison se borne à rejeter sans phrase, et celui-ci est du nombre. Nous croyons donc qu'il convient de rendre le verbe αγιαζω par purifier, et alors il faudrait traduire : « Moi que le Père a purifié », c'est-à-dire placé parmi les Esprits purifiés. On verra tout à l'heure que Jésus n'était qu'un Esprit purifié, incarné par sa volonté.

Revenant maintenant aux versets que nous venons de citer, nous dirons que si Jésus a pris la qualification de Fils de Dieu, il se l'est attribuée, comme l'ancienne loi a attribué l'appellation même de Dieux à ceux à qui la parole de Dieu était adressée. Faisons remarquer en outre, que si une seule fois, dans le verset 35 du chap. X de saint Jean, Jésus a reconnu avoir pris la qualification de Fils de Dieu, par contre, toutes les fois qu'il parle de lui-même, il se désigne par les mots de Fils de l'homme. Si le lecteur a la patience de se reporter au livre des Concordances, il verra que c'est sous cette appellation que Jésus est désigné soixante et seize fois dans les quatre Evangiles. 173. ‒ Dans tous les cas, nous admettons que Jésus a pris cette qualification de Fils de Dieu et nous répondrons : Comment ! le langage parabolique de Jésus a été constamment interprété par vous dans un sens figuré, et si vous avez fait quelques exceptions à ce principe, elles vous ont conduit à autant d'erreurs. ‒ Comment ! alors que Jésus, une fois excepté, s'est appelé constamment Fils de l'homme, vous prenez les mots : Fils de Dieu dans un sens absolu, ou plutôt, comme pour donner satisfaction à tout le monde, vous accolez le nom de Dieu à celui de l'homme dans cette appellation d'Homme-Dieu qui est, sans contredit, l'expression la plus formidable de l'orgueil humain !... Pour connaître le sens des mots Fils de Dieu, n'aurait-il pas dû vous suffire d'ouvrir le Discours sur la Montagne (Matthieu, V) : 9. ‒ Bienheureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés Fils de Dieu. Veut-on un commentaire plus complet de ces mots ? Alors reportons-nous à 1'Epître aux Romains, et l'Apôtre des Gentils va vous le donner (ch. VIII).

14. ‒ Tous ceux qui sont poussés par un Esprit de Dieu sont Fils de Dieu. 104 15. ‒ Vous n'avez pas reçu, en effet, un esprit de servitude qui vous laisse dans la crainte, mais un esprit d'adoption comme fils, par lequel nous crions : Abba (Père). 16. ‒ Car l'Esprit lui-même rend témoignage à notre Esprit que nous sommes Fils de Dieu. 17. ‒ Si nous sommes fils, nous sommes héritiers, héritiers de Dieu, CO-HÉRITIERS de Christ. Assurément nous ne prétendrons jamais que ce soit par la clarté que brillent les Epîtres de saint Paul, et ce défaut de clarté, qui permit d'en tirer des sens qui n'étaient pas dans la pensée de celui qui les a écrites, est, suivant nous, l’une des causes qui ont le plus contribué aux erreurs du Christianisme naissant. ‒ Toutefois ce qui se dégage nettement des versets précédents, c'est qu'au témoignage de l'Apôtre des Gentils, nous sommes Fils de Dieu au même titre que Jésus, puisque nous sommes ses CO-HÉRITIERS. Mais raisonnons pour un moment dans le sens de ceux qui admettent la Divinité de Jésus. ‒ Si Jésus est Dieu, leur dirons-nous, s'il est ce que vous appelez une des Personnes de Dieu, il est nécessairement égal aux deux autres, puisque, s'il n'était pas leur égal, il lui manquerait quelque chose et, par conséquent, il ne serait plus Dieu. Montrons donc que, dans toutes les circonstances, Jésus s'est posé comme étant inférieur à Dieu, ou a été posé comme tel par les Livres canoniques.

174. ‒ Les premiers versets que nous rencontrons à l'appui de cette affirmation sont, en suivant l'ordre des Evangélistes, les versets ci-après de saint Matthieu (XXVI). 39. ‒ Et étant allé un peu en avant, il se prosterna le visage contre terre, priant et disant : Mon Père, si CELA EST POSSIBLE, que cette coupe passe loin de moi ! Toutefois, QU'IL SOIT FAIT, NON COMME JE LE VOUDRAIS, MAIS COMME TU LE VEUX... 42. ‒ Et, une seconde fois, il s'en alla et pria, disant : Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite. Voici donc Jésus priant, le visage prosterné contre terre, c'est-à-dire dans la position la plus humble qu'il pût prendre. ‒ Or, qu'implique nécessairement la prière ? Le recours à un être plus puissant que vous. ‒ Donc, Jésus n'est pas Dieu. Mais l'Evangéliste ne se contente pas de nous montrer Jésus priant, il nous fait connaître sa prière : Jésus demande à Dieu que cette coupe, que cette douleur- qu'il prévoit, passe loin de lui, et il ajoute : Qu’il soit fait, NON COMME JE LE VOUDRAIS, MAIS COMME TU LE VEUX. Ou les mots n'ont point de sens, ou il y a bien là deux volontés distinctes, contraires, dont l'une est soumise à l'autre. Or, du moment où il y a deux volontés différentes, il ne peut y avoir unité dans l’Etre qui les produit, et, d'un autre côté, si l'une de ces volontés est soumise à l'autre, il y a inégalité de puissance entre les êtres de qui elles émanent. ‒ Donc, encore, Jésus n'est pas Dieu. Quelques versets plus loin, Jésus pousse vers Dieu son dernier cri, un cri de désespoir. Quel est-il ? (XXVII). 

46. ‒ Mon Dieu ! Mon Dieu ! pourquoi M'AS-TU ABANDONNÉ ! Abandonné qui ?... Jésus-Dieu ! Par qui ? Par Dieu ! c'est-à-dire par soi-même ! Et puis, comment ne point être frappé de ce mot : MON qui précède celui de Dieu ! Si Jésus a pu dire : Mon Dieu, c'est qu'il n'est pas Dieu. Objectera-t-on que Jésus parle ici comme Homme et non comme Dieu ? Mais si, d'après 1'Eglise, Jésus est Homme-Dieu, parce qu'il est Homme aurait-il donc cessé d'être Dieu ? Et si, comme Homme, il parle de manière à faire croire qu'il n'est pas Dieu, trompe-t-il donc cette humanité qu'il est venu enseigner et sauver ? 175. ‒ Passons à l'Evangile de saint Marc. Nous lisons au chapitre VI : 2. ‒ un grand nombre de ceux qui l'entendaient admiraient sa doctrine et disaient : d'où lui viennent toutes ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée ? D'où lui viennent ces guérisons opérées par ses mains ? 3. ‒ N'est-ce point-là le charpentier, fils de Marie, le frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon ? Ses soeurs ne sont-elles pas au milieu de nous ? Et ils étaient scandalisés à son égard. 105 4. ‒ Et Jésus leur dit : Un prophète n'est sans honneurs que dans sa patrie, dans sa maison et dans sa famille. 5. ‒ Et IL NE POUVAIT, en cet endroit, OPÉRER AUCUNE GUÉRISON, à l'exception d'un petit nombre d'infirmes qu'il guérit par l'imposition des mains. Comment ! Jésus NE POUVAIT (οὐx ὲδὐνατο) en cet endroit opérer aucune guérison ! C'est l'Evangéliste qui le dit ! Et, aux yeux de l'interprète de saint Pierre, Jésus aurait été Dieu ! Il était Dieu, et une chose lui était impossible ! Est-ce donc, sérieusement, que l'on viendrait juxtaposer les mots Dieu et impossible ! Et puis, remarquons la qualité que se donne Jésus : celle de Prophète ! S'il est prophète, il n'est pas Dieu. Au chapitre, VIII, nous rencontrons les versets suivants : 27. ‒ Et Jésus et ses disciples sortirent dans les villages des environs de Césarée de Philippe ; et en route il interrogeait ses disciples, leur disant : Qui dit-on que je suis ? 28. ‒ Ils lui répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste, les autres Elie, d'autres que tu es comme un des Prophètes. 29. ‒ Alors, il leur dit : Et vous, qui croyez-vous que je sois ? Pierre répondit : Tu es le Christ. Or, pour les Juifs, qu'était-ce que le Christ ? Un envoyé de Dieu dont ils attendaient leur délivrance, et qu'ils attendent encore, en d'autres termes un Messie, puisque le mot grec Christos est la traduction littérale du mot hébreu Messias, et que tous deux signifient : oint, oint du Seigneur, c'est-à-dire consacré par l'onction figurée de Dieu, comme les Lévites du temps de Moïse, et plus tard, comme les rois d'Israël, avaient 'été consacrés eux-mêmes. La première partie du verset 28 ne se comprend pas, car du moment où Jésus avait vécu du temps de Jean-Baptiste, il ne pouvait être Jean-Baptiste. Ce qui ressort du moins de ce verset, c'est que les Apôtres croyaient à la réincarnation, puisqu'ils admettaient que Jésus pût être Elie ou quelqu'un des Prophètes. Dans tous les cas, il résulte de la réponse du chef des Apôtres, que Jésus n'était pas Dieu, car si telle avait été l'opinion de saint Pierre, il aurait répondu, non pas : Tu es le Christ, mais : tu es Dieu. Au chapitre XIII, on lit le verset suivant : 

27. ‒ Et Jésus et ses disciples sortirent dans les villages des environs de Césarée de Philippe ; et en route il interrogeait ses disciples, leur disant : Qui dit-on que je suis ? 28. ‒ Ils lui répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste, les autres Elie, d'autres que tu es comme un des Prophètes. 29. ‒ Alors, il leur dit : Et vous, qui croyez-vous que je sois ? Pierre répondit : Tu es le Christ. Or, pour les Juifs, qu'était-ce que le Christ ? Un envoyé de Dieu dont ils attendaient leur délivrance, et qu'ils attendent encore, en d'autres termes un Messie, puisque le mot grec Christos est la traduction littérale du mot hébreu Messias, et que tous deux signifient : oint, oint du Seigneur, c'est-à-dire consacré par l'onction figurée de Dieu, comme les Lévites du temps de Moïse, et plus tard, comme les rois d'Israël, avaient 'été consacrés eux-mêmes. La première partie du verset 28 ne se comprend pas, car du moment où Jésus avait vécu du temps de Jean-Baptiste, il ne pouvait être Jean-Baptiste. Ce qui ressort du moins de ce verset, c'est que les Apôtres croyaient à la réincarnation, puisqu'ils admettaient que Jésus pût être Elie ou quelqu'un des Prophètes. Dans tous les cas, il résulte de la réponse du chef des Apôtres, que Jésus n'était pas Dieu, car si telle avait été l'opinion de saint Pierre, il aurait répondu, non pas : Tu es le Christ, mais : tu es Dieu. Au chapitre XIII, on lit le verset suivant : 32. ‒ Quant à ce jour et à cette heure, personne ne les sait, ni les Anges (Esprits) qui sont dans le ciel, ni le Fils, mais seulement le Père. 

D'où il résulte qu'au témoignage de l'Evangéliste, il y a des choses que Jésus ne sait pas et que le Père seul connaît. ‒ Mais s'il y a quelque chose que Jésus ignore, évidemment il n'est pas Dieu, puisqu'il lui manque ce qu'un autre être possède, et que, par conséquent, il n'est pas l'absolu de toutes les grandeurs, de toutes les connaissances et de toutes les perfections. Nous ajouterons enfin : comprend-on un Dieu unique dont une personne ne faisant qu'un avec l'autre ignore ce que cette autre connaît ? Non, pas plus qu'on ne peut comprendre un même homme sachant et ignorant la même chose. 176. ‒ Saint Luc, disciple et compagnon de saint Paul, va-t-il sur cette question de la Divinité de Jésus, se séparer des deux premiers Evangélistes ? Qu'on en juge. Au chapitre II, voici ce que nous lisons : 52. ‒ Et Jésus croissait EN SAGESSE, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Si Jésus croissait en sagesse, c'est que, d'après saint Luc, sa sagesse était susceptible d'augmentation. Or, qui oserait allier l'idée d'augmentation de sagesse avec l'idée de Dieu ! ‒ D'un autre côté, s'il croissait devant Dieu, c'est que saint Luc ne le considérait pas comme Dieu. Au chapitre XVIII nous rencontrons un verset très digne d'attention, car Jésus va nous dire, tout au moins, ce qu'il n'est pas. Voici ce que rapporte saint Luc : 18. ‒ Et un des principaux (parmi les assistants) l'interrogea, disant : Bon maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ? 19. ‒ Jésus lui répondit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Ainsi Jésus proteste contre la qualification de bon qui lui est donnée, déclarant qu'elle ne peut appartenir qu'à Dieu. Mais si Jésus repousse l'expression de bon appliquée à lui ; s'il déclare qu'elle n'est attribuable qu'à Dieu seul, c'est affirmer indirectement qu'il n'est pas Dieu. Empruntons un dernier argument au même Evangéliste : saint Luc va nous dire quelle était, au lendemain de la mort de Jésus, l'opinion des premiers chrétiens sur sa nature. ‒ Jésus, après sa mort, apparaît aux disciples d'Emmaüs. Cette apparition, considérée par l'Eglise comme surnaturelle et miraculeuse, serait, dans tous les cas, naturelle, si elle s'est produite, et nous n'y contredisons pas. Suivons donc le récit de l'Evangéliste. Jésus interroge les deux disciples sur la cause de leur tristesse (XXIV) 18. ‒ L'un d'eux, nommé Cléophas, lui répondit : Es-tu seul si étranger à Jérusalem que tu ne saches pas les choses qui s'y sont passées ces jours-ci ? 19. ‒ Et il leur dit : Et quoi ? Ils lui répondirent : Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth qui était un HOMME PROPHÈTE, puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant le peuple.

L'occasion était belle pour les disciples de proclamer la Divinité de Jésus, si elle avait été admise. Au lieu de cela, quelle qualification lui donnent-ils ? Celle d'Homme-prophète. ‒ Donc, aux yeux des siens, aux yeux de disciples même privilégiés, au lendemain de sa mort, Jésus n'était rien autre chose qu'un Prophète. 17-7. ‒ Arrivons à l'Evangile de saint Jean, à cet Evangile qui s'occupe plus de la doctrine de Jésus que des faits, et dans les premiers versets duquel on a voulu trouver la preuve de la Divinité de Jésus. A ces versets aussi apocalyptiques que ceux de l'Apocalypse, nous allons bientôt en opposer d'autres du même Evangéliste, qui seront la négation même de cette Divinité. La seule conclusion que l'on puisse en tirer, c'est que l'ancien pêcheur du lac de Tibériade, qui ne devait pas être très versé dans la philosophie grecque, mis en contact avec le système de Platon qui était en grand honneur dans toute l'Asie Mineure, l'avait adopté, et adopté jusque dans certains de ses termes essentiels, tels que celui de λογος que saint Jérôme a traduit par Verbum et les traductions françaises, tantôt par le Verbe, tantôt par la Parole. (La Parole était au commencement) !! Dans la pensée de saint Jean, de ce vieillard qui écrivait, ou plutôt qui faisait écrire son Evangile à l'âge de quatre-vingt-douze ou quatre-vingt-treize ans, que pouvait bien être le logos ? ‒ Était-ce, suivant la doctrine de Platon, cette intelligence mi-partie matérielle, mi-partie immatérielle à laquelle Dieu, dans l'impossibilité où il aurait été, à raison de son immatérialité, de créer lui-même la matière et la force qui devait la gouverner, aurait confié le mandat de former le monde ? On serait tenté de le croire, si l'on se reporte au chapitre 1er. 3. ‒ Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui. De là, le Verbe-Créateur, et la conséquence, le Verbe-Dieu. Maintenant, si nous nous reportons au chapitre V de saint Jean, nous allons y trouver le contraire de ce qu'il vient de dire, et une nouvelle preuve de la non Divinité de Jésus dans la bouche duquel l'Evangéliste met ces paroles : 19. ‒ En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut faire quoi que ce soit de lui-même , si ce 106n'est ce qu'il a vu faire au Père ; mais les choses qu'il aura faites, le Fils les fait également... 30. ‒ Je ne puis rien faire par moi-même ; comme j'entends, je décide et ma décision est juste parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Ainsi, au témoignage du quatrième Evangéliste, Jésus a déclaré ne pouvoir rien faire par lui-même. ‒ Donc Jésus n'est pas Dieu. 178. ‒ Au chapitre VIII se rencontre un passage qui trancherait à lui seul la question de la Divinité de Jésus. Jésus s'adresse aux Juifs. 39. ‒ ... Si vous êtes enfants d'Abraham, faites donc les oeuvres d'Abraham ; 40. ‒ Tandis que maintenant vous cherchez à me tuer, moi qui suis UN HOMME qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Les derniers mots du verset seront expliqués. Bornons-nous, quant à présent, à détacher de ce verset les mots : Moi qui suis un homme qui renferment une déclaration claire et formelle. ‒ L'Evangéliste continue : 41. ‒ (Les Juifs) lui dirent : Nous ne sommes pas nés de la fornication ; nous n'avons qu'un père qui est Dieu. 42. ‒ Jésus leur répondit : Si Dieu était votre père, vous m'aimeriez, car JE ME SUIS ÉLOIGNÉ de Dieu, et je suis venu. Mais je ne suis pas venu de moi-même, c'est lui qui m'a envoyé. Ainsi, toujours même idée de subordination. Le lecteur remarquera une différence entre la traduction que nous donnons du verset précédent, et les traductions françaises. Nous nous trouvons, en effet, en présence d'un contresens d'une importance exceptionnelle à raison des conséquences qu'il a eues pour le dogme. Mais il ne suffit pas d'affirmer le contresens ; il faut encore le prouver. Reportons-nous donc d'abord à la Vulgate. ‒ Saint Jérôme rédigeait ce travail soixante ans environ après la réunion du fameux Concile de Nicée qui, en vue de détruire le prétendu schisme d'Arius, niant la Divinité de Jésus, avait décrété dans son symbole que le Fils procédait du Père (qui ex patre procedit). Par conséquent, il n'est pas étonnant que, lié qu'il était par la déclaration du Concile ; plus lié encore, lui, secrétaire d'un Pape, par la résistance manifestée par plusieurs autres Conciles à la déclaration de Nicée, saint Jérôme ait laissé tomber de sa plume le mot processi en traduisant les mots ὲγῶ γᾴρ εx τοῠ θοεὲ ῠξηλτον (egô gar ek tou théou exelton) par la phrase suivante : ego enim ex Deo processi, que les traducteurs français ont ainsi rendu : car je suis issu de Dieu. Mais il y a un malheur, c'est que le verbe εξερχομαι (exerkomaï), aoriste ὲξηλτον (exelton), n'a jamais signifié procéder de... comme le dit saint Jérôme, ni être issu de... comme le disent certaines traductions françaises ; il signifie, s'en aller de... s'éloigner de... en un mot, quitter. Or, tel est le vrai sens qui ne pouvait être compris qu'avec la pluralité des existences, avec la possibilité d'une vie antérieure pour Jésus, c'est-àdire en détruisant le dogme chrétien, tel que le Concile de Nicée avait voulu le faire prévaloir sur l'ordre même de Constantin, qui le présidait. Au surplus, c'est saint Jérôme lui-même qui va se charger de nous montrer l'erreur qu'il a commise. Au chapitre XVI, 27,28 et XVII, 8, saint Jérôme s'est trouvé en présence du mot ὲξηλτον, (exelton), qu'il avait rencontré, déjà au chapitre VIII, 42. La pensée est identique, avec cette seule différence qu'au chap. VIII Jésus s'adresse à Dieu, et qu'au chap. XVI, il s'adresse aux Juifs. Or, saint Jérôme a traduit le même mot, placé dans les mêmes conditions, rendant la même pensée, de deux façons différentes, dont l'une est la vraie, il suffit pour en fournir la preuve, de mettre les textes en présence : VIII. 42. 'Eγὼ γάρ ὲx τοῠ θεοὲ ῠξῆλτον xαι ἥxω (egô gar ek tou theou exêlton kaï êkô). Traduction de saint Jérôme : ego enim ex Deo PROCESSI et veni, ce qui a été rendu en français par : car je suis ISSU de Dieu, et je suis venu. XVI. 27. Καἱ πεπἱστεύxατε ὄτι ἑγὼ πἁρἁ τοῠ θεοἑ ῠξῆλθον. Traduction de saint Jérôme : et credidistis quia a Deo EXIVI, ce qui a été rendu en français par : et vous avez cru que je suis SORTI de Dieu. XVII. 8. Καἔ ἱxνωσαν ἁληθῶϛ, ὄτι παρἁ σοἑ ῠξῆλθον xαἑ ἱπἱσαν ὄτι σὑ με ἁπεστεἱλαϛ. Traduction de saint Jérôme : et cognoverunt vere quia a te EXIVI et crediderunt quia tu me misisti, ce qui a été traduit en français : ils ont reconnu véritablement que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.  Ainsi, à quelques pages de distance, saint Jérôme traduit le même mot grec, placé dans des conditions identiques, par deux mots différents : procedere et exire, dont le premier semble n'avoir pour but que de confirmer le dogme de Nicée. Nous avons dit déjà que le verbe ἐξἑρχομαι signifie s'en aller de... s'éloigner de... Par conséquent, le verbe exire employé par saint Jérôme pour traduire ce mot dans les deux derniers versets rend fidèlement le texte grec. – Mais, comme nous allons le voir, Jésus, Esprit purifié, était avant son incarnation auprès de Dieu ; en s'incarnant, il s'est donc éloigné de lui pour venir dans ce monde, mais il ne procède pas du Père autrement que nous tous. – Que dire maintenant de ces traductions françaises : Je suis issu de Dieu, je suis sorti de Dieu. Que dire surtout des hommes qui ont osé élever un dogme sur de telles bases ! – Nous avons donc eu raison de traduire comme nous l'avons fait le verset 42 du chapitre VIII de saint Jean. 179. – Nous venons de voir dans le verset 8 du chapitre XVII de saint Jean, cité plus haut, Jésus déclarer que c'est Dieu qui l'a envoyé, marquant ainsi sa subordination vis-à-vis de lui. Cette subordination va s'accuser davantage dans les versets suivants (ch. XII) : 49. – Je n'ai pas parlé de moi-même, mais le Père qui m'a envoyé m'a donné l'ordre de dire et de parler comme je le fais. Chap. XIV. 28. – Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviendrai vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais vers le Père, CAR LE PÈRE EST PLUS GRAND QUE MOI. Chap. XV. 10. – Si vous observez mes commandements, vous resterez avec mon affection, comme moi j'ai observé les commandements de mon père, et je reste avec son affection. Ordre, commandement, le Père est plus grand que moi, en vérité quels mots faudrait-il donc employer pour exprimer l'idée de supériorité de l'un, d'infériorité de l'autre ? – Or, encore une fois, si Jésus est inférieur à un être quelconque, Jésus n'est pas Dieu. Passons au chap. XVII. 4. – Je t'ai glorifié sur la Terre ; j’ai terminé l'oeuvre que tu m'avais donnée à faire ; 5. – Et maintenant glorifie-moi, toi Père, auprès de toi, de cette gloire que j'ai eue auprès de toi, avant que le monde existât ... 10724. – Père ! ceux que tu m'as donnés, je désire que là où je suis, là ils soient avec moi, afin qu'ils voient la gloire que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la formation du monde.

Donc, si Jésus demande à Dieu de le glorifier, de lui rendre cette gloire qu'il avait avant que le monde existât, cette gloire qu'il lui a donnée, – cela ne prouve-t-il pas que, dans l'Esprit de l'Evangéliste, cette gloire a été donnée à Jésus, et si elle lui a été donnée, c'est qu'il y a eu un temps où il ne l'avait pas. Ces divers textes paraîtraient-ils insuffisants ? – Alors, écoutez ce dernier passage de saint Jean (chap. XX. Il s'agit de Madeleine : 17. – Jésus lui dit : ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Nous ne discutons pas les faits ; nous les prenons avec les termes dans lesquels ils sont racontés, et de ces termes nous concluons que lorsqu'il s'est servi des mots qu'il a employés dans le précédent verset, saint Jean n'a pu avoir la pensée que Jésus fût Dieu, car si Jésus a pu dire : MON Père et votre Père, c'est que Dieu est son Père, comme il est le nôtre ; – s'il a pu dire MON DIEU ET VOTRE DIEU, c'est que Dieu est son Dieu comme il est notre Dieu. 180. – Assurément nous pourrions nous arrêter ici ; mais puisque nous nous trouvons en présence de croyances qui sont encore partagées par un grand nombre, et dont nous tendons à faire comprendre l'inanité, entassons preuves sur preuves et demandons celles qui vont suivre aux Actes des Apôtres et aux Epîtres. Ouvrons tout d'abord les Actes, ce livre, le plus ancien document qui nous reste sur le commencement du Christianisme. Nous trouvons au chapitre II l'analyse du premier discours prononcé publiquement par saint Pierre, cinquante jours après la mort de Jésus. L'occasion était belle pour le chef des Apôtres de proclamer la Divinité de Jésus ou, s'il croyait avoir quelque chose à redouter des Juifs en l'affirmant, de ne rien dire tout au moins qui y fût contraire. Or, écoutons-le : 22. – Hommes israélites ! Ecoutez mes paroles : Jésus le Nazaréen, cet HOMME (virum) désigné par Dieu entre vous par les guérisons, les prodiges, et les signes que Dieu a faits par son entremise au milieu de vous, comme vous le savez. 23. – Ayant été livré par la volonté précise de Dieu et par sa prescience, vous l'avez fait mourir par la main des méchants. Ainsi, au témoignage de saint Pierre, Jésus n'est qu'un homme, mais un homme qui a été marqué comme envoyé céleste, qui a prouvé sa mission par les guérisons et les Signes que Dieu a faits par son entremise, et lorsque Jésus est livré aux mains de ceux qui doivent le faire mourir, c'est par la volonté précise... de qui ? De Dieu. Voici maintenant Jésus ressuscité ; par qui l'est-il ? (ch. V). 108 30. – Le Dieu de nos pères A RÉSSUSCITÉ JÉSUS que vous avez fait mourir sur la croix. 31. – Et Dieu L'A ÉLEVÉ par sa puissance chef et protecteur, afin de donner à Israël la repentance et la rémission des péchés. 

Par conséquent, toujours d'après, saint Pierre, et ce devait être là l'opinion des chrétiens au moment de la rédaction des Actes, – c'est Dieu qui ressuscite Jésus. Mais, objecterons-nous, si Jésus est Dieu, il n'a pas eu à ressusciter dans le sens que l’Eglise donne à ce mot. – D'un autre côté, si Jésus était Dieu, comment saint Pierre peut-il dire que c'est Dieu qui l’a ressuscité, et que l'intervention d'une volonté plus puissante ait été nécessaire ? Si cette volonté existe, Jésus n'est pas Dieu. Et, continue le chef des Apôtres, c'est Dieu QUI L'A ÉLEVÉ par sa puissance chef et protecteur. Elever Jésus ! Mais si élever Jésus, c'est élever Dieu, de quel nom qualifier la juxtaposition de ces mots impossibles. Autre passage (chap. X) 38. – Vous savez comment Dieu a fortifié d'un Esprit saint et de puissance Jésus de Nazareth qui a passé en faisant le bien, et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le Diable, parce que Dieu était avec lui. Mais, dirons-nous encore, si Jésus était Dieu, une personne de la Trinité divine, il n'avait besoin : ni que Dieu fût avec lui, puisqu'il était Dieu, ni que Dieu le fortifiât d'un Esprit saint, car un pouvoir infini ne peut être fortifié par un autre pouvoir, fut-il infini, et, de plus, si la toute-puissance n'était pas inhérente à la personne de Jésus, c'est qu'aux yeux des Apôtres, Jésus n'était pas Dieu. Comment comprendre d'ailleurs ce nom d'homme avec indication de ville natale, donné à Jésus Dieu : Jésus le Nazaréen ! Mais si, pour saint Pierre, Jésus était Dieu, pourquoi donc ne pas le dire nettement ? Pourquoi, au contraire, l'appeler Homme ? Pourquoi, enfin, pas plus que saint Pierre, aucun Evangéliste n'a-t-il attribué à Jésus la qualification de Dieu ? Pourquoi ? Pour cette raison bien simple : c'est que la Divinité de Jésus ne devait être proclamée que bien après leur mort. 181. – Arrivons aux Epîtres. Voici comment s'exprime saint Paul dans son Epître aux Ephésiens (chap. I) : 16. – Je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mémoire de vous dans mes prières, 17. – Afin que le Dieu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l'Esprit de sagesse et de révélation (prophétie) afin d'arriver à sa connaissance... 19. – (Afin qu'il vous montre) quelle est la prééminente grandeur de sa puissance... 20. – Laquelle il a déployée en Christ, EN LE RESSUSCITANT DES MORTS et en le plaçant à sa droite dans les lieux célestes. Assurément, répéterons-nous encore ces versets, et en général les Epîtres de saint Paul, ne passeront jamais pour des modèles de clarté. On y voit l'Israélite lettré habillant en langue grecque des idées conçues dans une langue sémitique. Mais ce qui ressort tout au moins du texte ci-dessus, c'est que, d'après saint Paul, c'est Dieu qui a ressuscité Jésus d'entre les morts, qui l'a placé à sa droite, le Dieu de Notre-Seigneur Jésus-Christ.  Ecoutons cet autre passage (Epître aux Hébreux, V) 7. – (C'est Jésus) qui pendant le temps de son incarnation, AYANT OFFERT, avec de grands cris et des larmes DES PRIÈRES ET DES SUPPLICATIONS A CELUI OUI POUVAIT LE SAUVER DE LA MORT A ÉTÉ EXAUCÉ A CAUSE DE SA PIÉTÉ !! (απο τηϛ ενλαϐειαϛ) . 109Nous en appelons à la froide raison, et nous demandons : en lisant une semblable phrase, peut-on admettre que saint Paul ait pu considérer Jésus comme une personnalité divine ? Dieu exauçant Dieu à cause de sa piété ! ! Une dernière citation, et voyons si saint Pierre va se trouver en désaccord avec saint Paul (1re Ep., ch. II). 

21. – C'est pour cela que vous avez été appelés parce que Jésus a souffert pour vous, vous laissant, un exemple afin que vous puissiez l'imiter. 22. – Lui qui n'a pas commis DE PÉCHÉ et sur les lèvres duquel ON N'A D'ÉCOUVERT AUCUNE FRAUDE. Le plus simple bon sens ne se refuse-t-il pas à admettre que si saint Pierre avait admis que Jésus fût Dieu, il n'eût pas reculé devant une affirmation portant que Jésus-Dieu n'avait pas commis de péché ; devant l'incohérence de ces mots : Dieu et péché ! Dieu et fraude ! Tous les textes que nous venons de relever dans les Livres canoniques, et dont un certain nombre nous a sans doute échappé, ils existent depuis des siècles ; il n'est pas un de ceux qui nous liront qui, plus ou moins, ne les ait tenus entre ses mains. Comment se fait-il que ces versets n'aient point été relevés, que leur application à Jésus-Dieu n'ait pas été mille fois Signalée ? Faudrait-il donc appliquer aux derniers siècles ces paroles que Jésus adressait aux Juifs de son temps – ils ont des yeux et ils ne le voient pas. – Mais aujourd'hui l'enseignement des Esprits nous a été rendu, et tous ceux qui voudront voir, verront. Si Jésus n'est pas Dieu, qu'est-il ? § 2. – Ce qu'est Jésus 182. – Jamais je n'oublierai l'impression que je ressentis lorsque, pour la première fois, ma main se mit à tracer les trois mots qui devaient rendre intelligibles à ma raison : Jésus, sa vie, et jusqu'à ce que l'on a appelé ses miracles. Cette impression fut partagée plus tard par M. Allan Kardec lorsque en 1867, je lui lus, dans sa retraite de l'avenue de Ségur, le premier jet du livre que je publie aujourd'hui. – Oui, Jésus, qualifié par les Esprits Medium de Dieu , je le comprends. – 110Je comprends qu'à toutes les époques, des Esprits d'un ordre supérieur à ceux qui y sont généralement incarnés aient été incarnés exceptionnellement sur notre terre, ainsi que dans les autres mondes, et qu'ils y aient été les missionnaires des grandes vérités qui doivent en renouveler la face ; – je comprends que, parmi ces Esprits, il s'en soit trouvé un qui, déjà parvenu à l'état de Purification, et ne pouvant, à ce titre, être incarné à raison d'une réparation personnelle, ait poussé l'amour de ses Frères jusqu'à demander de s'éloigner momentanément du Père pour aller leur enseigner la grande loi de la Charité qui relie tous les Esprits entre eux et indiquer aux incarnés les moyens de l'exécuter d'une manière qui fût plus profitable pour eux ; – je comprends que cet Esprit, devenu homme, par son consentement, mais conservant, bien qu'incarné, le degré d'élévation auquel il était parvenu comme non incarné, n'ait point perdu, n'ait point pu perdre cette compréhension de Dieu, félicité suprême des Esprits parvenus à l'état de pureté ; – qu'à ce titre on puisse dire que, durant son incarnation, il n'a pas cessé d'être en communication avec Dieu, comme nous le sommes avec les Esprits ; – je comprends, enfin, les signes dont il appuyait son enseignement, parce que, descendu des sphères les plus élevées de la hiérarchie des Esprits, il a pu, par la permission de Dieu, faire application à notre monde de lois dont la cause première échappe à notre intelligence encore dans l'enfance. – Oui, tout cela, je le comprends, ma raison est satisfaite, car elle ne vient se heurter à rien qui la dépasse, à rien qui soit surnaturel. Mais laissons la parole aux Esprits. – En lisant les communications qui vont suivre, on comprendra quel dut être l'étonnement d'un homme qui, peu de mois auparavant, était encore un matérialiste, et, au moment où il recevait les deux premières de ces communications, ne croyait encore qu'a une chose : à l'immortalité de l'âme qui venait de lui être prouvée par les phénomènes dont il avait été l'intermédiaire. 

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