COMMÉRAGES
Questionné sur la solution des problèmes de relations au sein du Centre Spirite, Chico nous dit : Nous devons faire des campagnes pour faire taire les commérages, et cultiver les prières et pensées charitables et optimistes, en faveur de notre union et de notre paix. Les guides spirituels nous avertissent constamment quant aux persécutions menées par des entités qui sont incommodées par l’action purificatrice du spiritisme, dont les orientations neutralisent leur influence perturbatrice. Tels des seigneurs féodaux qui ne veulent pas perdre la domination sur leurs vassaux, ils attaquent les rebelles, qui osent encourager la libération, et risquent de contaminer d’autres vassaux par leurs idées rénovatrices. *** Intelligents et rusés, ces agents des ténèbres ne causent pas trop d’embarras aux serviteurs du centre spirite. Ils savent que lorsque la pression est trop grande, il y a un effet contraire. Leurs victimes s’attachent à la prière, cultivent la solidarité, s’aident mutuellement, et neutralisent leur influence. Ils agissent de façon plus sophistiquée. Ils se limitent à semer la dissension, à partir des commérages apparemment sans prétentions, la médisance véhiculée sans engagement, comme celui qui revend au prix d’achat. *** A ce sujet, il y a une histoire illustrative rapportée par l’esprit Humberto de Campos, psychographie de Chico Xavier. Il parle d’un bel arbre qui était un refuge pour les passants, qui s’y abritaient à l’ombre en pleine chaleur, et d’oiseaux qui installaient des nids sur ses branches verdoyantes. L’arbre résistait aux tempêtes violentes, aux inondations, à la chaleur écrasante, aux terribles sècheresses, mais elle a succombé à de petites bestioles. Minuscules, quasi-invisibles, personne n’y a porté attention quand elles se sont installées sur l’arbre. Mais les bestioles se sont multipliées indéfiniment, elles ont atteint les racines de l’arbre et ont commencé à le dévorer tout doucement. Le géant, qui a résisté aux pires intempéries, a été réduit en peu de temps à du bois sec, destiné au feu. Les bestioles de l’histoire sont les commérages, tellement au goût de l’infériorité humaine, capables de compromettre les institutions les plus saines et productives. Ils constituent l’instrument préféré des esprits qui veulent perturber l’ambiance spirite, et qui savent que peu de gens résistent à la tentation de mettre de l’huile sur le feu, quand ils parlent mal de quelqu’un qui est absent. *** Si vous êtes dirigeant ou participant d’un groupe spirite, permettez-moi, cher lecteur, deux suggestions : La première porte sur l’auto affirmation, inspirée du vieil égoïsme humain. Lorsque vous avez l’intention de critiquer un compagnon absent, demandez-vous à vous-même, avant d’envoyer des braises : - Est-ce que je défends le bien et la vérité, ou est-ce que je ne cherche qu’à me mettre en évidence, en l’abaissant pour vous placer au-dessus de lui ? Il y a toujours un petit goût de réalisation personnelle lorsqu’on dévalorise son prochain, en négligeant la charité. La seconde est de prier en faveur de nos compagnons, au lieu d’en penser du mal. Demandons surtout pour nous-mêmes. Que Dieu nous donne la force pour retenir notre langue à la limite du silence, lorsque nous sommes tentés d’exercer la médisance, en partant de commérages innocents. Par Richard Simonetti, Folha Espirita, février 2009.