Les âmes, quand elles s'en retournent là-haut, chez elles, s'élèvent suivant leur pureté. Tous les êtres grossiers, avides, coupables, restent invisibles parmi nous, autour de la terre, errants, inquiets, à la recherche des leurs qu'ils ne trouvent pas, et dans un état continuel de souffrances morales jusqu'à une prochaine réincarnation. C'est ce qu'on appelle l'erraticité. D'autres, moins mauvais, mais qui n'ont pas fait leur devoir sur la terre, ne souffrent pas autant, mais ne sont pas admis à pénétrer dans le sanctuaire des âmes que l'on appelle le ciel. Ceux qui se sont bien conduits, qui ont toujours vécu dans la crainte et l'obéissance de Dieu, sont alors reçus dans les sphères célestes où la vie est un enchantement sans fin. En quittant la terre, les êtres restent comme ils sont, moins le corps ; ils sont plus libres dans leurs mouvements et dans leur pensée, et ils profitent de tout ce qu'ils ont appris dans leurs précédentes existences. Ils voient et entendent ceux qu'ils ont laissés sur la terre et peuvent les guider, lés aider, leur donner de bons conseils. Ils leur parlent en impressionnant leur pensée, leur conscience, et leur langage se traduit par des suggestions, des intuitions, des inspirations, des pressentiments que les mortels ressentent, comme si des voix discrètes leur chuchotaient des secrets. Les Esprits s'entendent entre eux par une langue qui n'a pas de mots, mais qui émane de la pensée. Ils n'ont plus aucun de nos besoins, tels que nourriture, sommeil, vêtements, et ne sont affectés ni par le froid ni par la chaleur. L'autre monde leur apparaît avec de féeriques paysages, infiniment plus beaux que tous ceux de la terre, puis, peu à peu, à mesure qu'ils S'élèvent par leur pureté et leurs vertus, ces paysages grandissent en beauté et n'ont plus rien qui rappelle notre monde matériel. Il règne dans l'autre monde un Sentiment général d'amour, d'indulgence, de fraternité de tous les Esprits les uns pour les autres. Ils sont plus occupés, mais plus agréablement occupés, que sur la terre. Dieu leur confie des missions de toutes sortes. Ils consolent les affligés, éclairent, les incrédules, réforment les dévoyés et ramènent tous ces êtres qui sont restés près de la terre dans une voie meilleure. Telles sont les grandes lignes de l'instruction élémentaire que vous devez d'abord inculquer à vos enfants. Nous en avons fait un résumé aussi succinct que possible, peut-être même pas encore assez, pour ne pas les rebuter par un long développement. Voici en quelques mots les points essentiels qu'il faut leur répéter jusqu'à ce qu'ils en soient bien pénétrés. Nous sommes faits d'un corps terrestre dans lequel Dieu met une âme pour lui donner la vie. A la mort du corps l'âme remonte au ciel. C'est elle qui contient la connaissance d'elle-même, la conscience d'exister ; le corps n'est rien. L'âme est immortelle et passe par une succession d'existences pour lesquelles elle emprunte à la terre un corps qu'elle rejette à la mort et qui n'est pour elle qu'un vêtement matériel temporaire. Le but des existences est d'apprendre, d'avancer dans la perfection morale et de réparer les fautes qu'on a commises dans la vie précédente. A la mort, nous sommes jugés par notre conscience, qui se dresse devant nous comme un tribunal pour condamner ou récompenser. Quand l'homme a atteint la perfection, il vit dans le ciel comme un bienheureux et ne se réincarne plus. Là-haut, qui est le séjour des âmes, nous retrouvons tous nos parents et amis. Pendant notre vie, ils voient tout ce que nous faisons, nous aident et nous guident. Les êtres méchants, inférieurs, malfaisants, n'y sont pas admis et restent près de la terre jusqu'à ce qu'ils deviennent dignes d'entrer dans le ciel.
Il y a une multitude d'autres choses auxquelles il ne faut pas toucher pour ne pas jeter trop de confusion dans leur esprit par des explications mystiques qu'ils pourraient ne pas comprendre. Il existe un grand nombre d'excellents ouvrages qu'on pourra tour à tour leur mettre dans les mains un peu plus tard, quand ils seront plus avancés. Mais le meilleur de tous est l'éducation spirite de chaque jour que l'ascendant et l'amour maternel doivent leur inculquer. Il y a des préceptes applicables à toutes les circonstances et à toutes les actions. L'éducation pratique ne fera que confirmer l'éducation théorique. L'intelligence des mères doit être pour eux un livre toujours ouvert, adapté à toutes les manifestations physiques et morales de leur vie. Puis, quand ils seront un peu plus avancés, parlez-leur des grands missionnaires venus sur la terre pour éclairer le monde. Montrez-leur que ce sont des Esprits supérieurs, chargés de nous apporter, par révélation, des connaissances que nous ignorons et qui doivent accentuer le progrès de nos civilisations. Tels les grands savants, les grands explorateurs, les grands génies de toutes sortes, les grands bienfaiteurs de l'humanité. Initiez-les à la vie des sages et donnez-les-leur comme exemple chaque fois que leurs actions vous en fourniront l'occasion. Habituez-les à prier, non à réciter les prières qu'on trouve dans les livres, mais prier par les élans personnels et naturels de leur cœur. Dites-leur de s'abandonner à Dieu et de lui ouvrir leur âme avec confiance. Recommandez-leur de ne jamais oublier ceux qui sont partis et de leur envoyer souvent une bonne parole et un affectueux souvenir. S'ils ont eu des torts envers l'un d'eux, dites-leur de leur en demander pardon dans leurs prières quotidiennes. Mais n'oubliez jamais, mères, sublimes éducatrices, que vous devez confirmer tous vos enseignements par l'exemple que vous donnerez vous-même.