PRÉFACE DE L’ESPRIT BERNARD
Nous apportons ce livre à l’humanité, nous le lui apportons pour qu’il lui soit un remède efficace à ses douleurs, pour qu’il lui soit un soutien de plus au milieu du voyage difficile qui est la vie terrestre. Nous le lui donnons, nous le lui dédions afin qu’il l’aide à soulever les nuages qui lui cachent la seconde vie.
Nous voulons qu’elle y trouve, cette humanité, cette enfant petite encore, les germes de cette croyance qui la fera heureuse ; il faut qu’elle grandisse à l’ombre du drapeau qui annonce la paix, la vérité ! Il faut qu’elle apprenne, quelle sache, et nous voulons la lancer sur cette voie délicieuse de l’étude d’elle-même, de son origine, de ses transformations, des crises qu’elle a du passer ; nous voulons qu’elle réfléchisse à ce qu’elle peut et à ce quelle doit faire, nous voulons qu’elle arrive à se conduire sagement en s’appuyant sur sa conscience, sur ses devoirs, sur ses droits, sur sa foi !
Nous voulons la délivrer à tout jamais de l’esclavage du préjugé, des barrières de l’ignorance ; nous voulons qu’elle se connaisse bien dans sa vie passée, dans sa vie présente, dans sa vie éternelle !
Nous voulons qu’elle nous suive dans les routes de la pensée qui sont infinies, nous voulons qu’elle jouisse de ce bonheur complet, partage des êtres qui se possèdent eux-mêmes, qui se libèrent par le développement de leur partie intellectuelle.
Nous voulons qu’elle fasse la conquête, conquête rayonnante de ce royaume de l’idéal qui n’est pas autre que celui du vrai.
Nous, ses aînés dans la vie spirituelle, nous sommes liés à elle par les liens si doux et si forts de la solidarité, aussi, nous ne faisons que remplir un devoir en venant lui apporter les fruits de notre expérience, les conseils de l’affection, la protection fraternelle et lui indiquer le point d’appui solide auquel elle doit s’attacher pendant la lutte qu’elle soutient tout en gravissant la haute montagne du progrès !
Nous venons tâcher de la transformer afin qu’elle se perfectionne ! Va-t-elle nous comprendre ? ... Va-t-elle, cette fois mieux que les autres, saisir cette occasion de remonter à la source du beau et du bien ? ... — Pas encore, pas en masse ! Mais pourtant, ce travail comme les autres accomplis déjà depuis qu’il nous a été permis de communiquer facilement avec les hommes, ce travail, dis-je, sera compris de quelques-uns.
Les âmes franches, non encore spirites, réfléchiront et se prépareront l’avenir ; les spirites, je l’espère, y puiseront un plus grand dévouement, et ils se plairont à répandre cette consolante pensée : que le bonheur parfait est accessible à tous, que les épreuves ne sont autre chose qu’un mode de perfectionnement, que de migration en migration l’esprit arrive à son but d’absolu dévouement et de travail incessant ; ils travailleront, j’en suis certain, avec plus d’activité et de foi.
La forme des communications importe moins que l’esprit qui est tout. Cette forme, souvent la même, tient d’abord à ce qu’une seule grande et même pensée a été le but de cet ouvrage ; elle tient aussi à la disposition des facultés de l’instrument qui a servi. Ceux qui ont étudié les phénomènes psychologiques savent qu’on tire de chaque instrument un son qui lui est particulier. Mais à chaque page et pour ainsi dire à chacune des lignes de ces pages, le lecteur pourra retrouver notre ardent amour pour nos frères incarnés, notre désir de les rendre heureux et l’expression d’un sentiment unique, du sentiment qui donne la vie aux Esprits et aux univers : l’amour universel venant de Dieu !
BERNARD. Bordeaux, le 1er mai 1875.