VŒUX
JANVIER 1875
Après les courtes journées d’hiver, quand, les glaces disparues, les neiges fondues, le calme se répand, quelque chose de doux, de pur, de tiède, un souffle bienfaisant anime la nature entière.
Qu’est-ce donc que ces effluves heureuses qui en même temps que la nature réveillent aussi les cœurs et les pensées ?... Qu’est-ce que cela ?...
Qu’est-ce que ce mot divin répété doucement d’abord par les échos timides !
Qu’est-ce que cette parole de vie que la brise apporte de tous les côtés ?...
Qu’est-ce que cette parole de feu jetée à tous les mondes par la grande voix du progrès !... — Amour ! Fraternité ! — Frères ! Vous êtes frères, du petit au grand, dirai-je plus ?... Du grain de poussière au génie ! Plus encore, du démon à l’ange !... Vous êtes frères, vous tenez tous à cette vie puissante et sans fin qui est toute la création ! Vous êtes frères, passant par les mêmes douleurs, marchant au même but, appelés aux mêmes destinées. Vous êtes frères, vous avez des devoirs les uns envers les autres, et vous avez devant vous, tracés plus ou moins droits, les chemins que vous devez parcourir.
Fraternité, aurore de la journée, printemps de la vie spirituelle, commencement du travail ! Fraternité qui amène bonté, mérite et qui laisse après elle le bonheur !
Spirites, vous surtout soyez frères, vous surtout aimez-vous, vous surtout unissez-vous si vous voulez que votre œuvre profite, que votre monument grandisse, que le souffle de vos pensées jette sur votre terre d’exil les premiers germes de la félicité spirituelle !
Un guide.
