LA LOI DU PROGRÈS - RÔLE DE LA SOUFFRANCE
Il y a une loi générale et universelle, contre laquelle rien ne peut lutter et devant laquelle tout s’incline, car cette loi est la confirmation de la Divinité et la neutralisation de ce que vous appelez mal.
Cette loi s’appelle progrès, et plus tard perfection.
Cette loi explique le mal qui n’est qu’un état transitoire pendant l’ébauche encore informe de la transformation de l’esprit, mais qui est forcément la conséquence de cette imperfection, de cette grossièreté.
La douleur est l’instrument nécessaire pour modeler l’œuvre et la rendre irréprochable. C’est le ciseau du sculpteur qui, d’abord pour dégrossir le bloc, est obligé de le faire entrer avec un maillet, mais qui, lorsque la statue devient délicate et s’achève, laisse là les instruments grossiers, pour se servir de limes de plus en plus fines, jusqu’au jour où il arrive à la polir avec ses doigts.
Le bloc cependant n’était point une matière mauvaise, il n’était qu’informe, et il n’a fallu que le dégager de ce qui nuisait à la délicatesse de l’œuvre entreprise. Ainsi l’esprit en s’améliorant rejette la matière et est limé par la douleur jusqu’au jour où il est devenu parfait.
Nous résumons en quelques mots : la grande loi générale qui est la vie des mondes, leur force, leur harmonie, est une marche toujours ascendante, elle se nomme : progrès. Une déchéance, une décadence serait un trouble dans la création, un cataclysme aussi grand que l’explosion d’un soleil où la chute d’une planète. Dieu, amour et perfection, n’a pas créé le mal.
Il y aurait un cours d’études à faire sur le sujet qui est en question. Nous n’avons fait que donner une esquisse de notre manière de voir, mais nous sommes toujours disposés à répondre aux objections qui seraient faites et à expliquer ce qui, dans nos paroles, n’aurait pas été compris.
Nous sommes là pour donner à flots la vérité que nous avons cherchée et, avec l’aide de Dieu, qui nous donne force et volonté, trouvée !
Bernard.
MISSION DES ESPRITS
MAI 74
Toute chose, même la plus petite, a son utilité et son but, donc, aucune circonstance, si minime qu’elle soit, ne doit être mise de côté par vous.
Vous êtes à l’enfance, à la très petite enfance d’une doctrine qui doit être tout à la fois religion et science. Vous mettez en terre la petite graine qui doit devenir l’arbre gigantesque couvrant l’univers de ses rameaux.
Ce n’est donc qu’à force de patiente étude, qu’après un long travail, que vous pourrez démontrer ce que vous aurez bien compris.
Pourquoi, allez-vous me dire, vous qui voyez un peu plus clair que nous, ne nous aidez-vous pas, ne nous poussez-vous pas davantage ? Pourquoi nous laissez-vous constamment nous heurter le front aux difficultés ? Pourquoi cela ?
Parce que comme le Christ son fondateur, votre doctrine doit passer son humanité. Parce qu’il faut que lentement elle s’assimile les idées actuelles pour parvenir à les remplacer complètement. Parce qu’il faut qu’elle perfectionne, non en éblouissant, mais en éclairant ; parce qu’il faut qu’elle réchauffe et qu’elle donne la vie, mais qu’il ne faut pas qu’elle brûle. Parce qu’il faut que la partie morale précède la partie scientifique et que les faits, les phénomènes n’arriveront jamais à être parfaitement saisis par l’esprit humain qu’après l’œuvre de perfectionnement. Parce qu’enfin, mes enfants, vous êtes là pour travailler !... Nous ne pouvons donc, nous autres, que soutenir constamment vos forces, en relevant votre foi qui chancelle, en vous montrant toujours la fin, le but certain, indiscutable, prouvé par la création tout entière. Ce but, c’est pour vous le progrès sans arrêt, jusqu’à la perfection, cet idéal que vous nommez déjà, mais que vous ne comprenez pas encore !
Le progrès lent, sage, acquis, je pourrais presque dire acheter parcelle par parcelle, le progrès s’établissant et s’affermissant par cette lenteur même que vous déplorez, le progrès, source intarissable d’espoir !
Vous vous plaignez très souvent de l’opposition que trouvent vos idées chez les esprits incarnés qui vous environnent, mais vous ne savez pas que pour ouvrir le regard spirituel à la sainte lumière de la vérité, il faut une combinaison de fluides matériels et spirituels qui ne s’obtient que par une moralité relative.
Vous verrez bien, de temps à autre, quelques esprits accepter votre doctrine avec un enthousiasme trop grand pour qu’il se maintienne ; telles vous pouvez voir aussi certaines fleurs trop hâtives briller le matin et se faner le soir !
Vous verrez arriver avec joie des esprits étincelants, miroitants, pourrais-je dire, qui paraîtront devoir vous aider dans vos travaux. Météores brillants, mais qui n’auront hélas, à votre douloureux étonnement que la durée d’un météore !
Votre doctrine aura beaucoup d’admirateurs et peu de pratiquants, car vous ignorez peut-être que pour faire un bon spirite, il faut un esprit transformé par la souffrance et devenu bon par les épreuves ! Il faut un esprit capable de tous les dévouements et de tous les sacrifices il faut un esprit prêt à copier le grand modèle Christ, le premier spirite.
Nous disons donc qu’il faut des esprits aussi bons que studieux, ce qui n’est pas peu dire, parce qu’alors seulement, nous trouvons tous les éléments nécessaires à la combinaison des fluides.
En ne cherchant que parmi vous qui voulez apprendre et devenir bons, croyez-vous que nous trouvions beaucoup de spirites tels que je viens de vous en dépeindre un ?
Ne vous étonnez donc plus et ne vous affligez pas de la résistance que vous trouverez à vos idées, la grande roue du progrès poussera en avant tous les réfractaires !
Mes enfants, les faits sont des faits. On arrivera, lorsqu’on aura trouvé le moyen de combiner et d’associer les fluides, à obtenir facilement ce qui vous parait extraordinaire aujourd’hui. Quand, mieux éclairés par un travail sérieux, une étude approfondie ; quand, plus clairvoyants par une expérience acquise, vous saurez juger un incarné à son aspect ; quand vous saurez voir qu’il doit posséder tel ou tel fluide en quantité suffisante, vous obtiendrez des phénomènes de médiumnité qui vous étonneront vous-mêmes.
Car enfin, qu’est-ce que cette matérialisation d’esprits en photographie, sinon une réaction fluidique comparable à une réaction chimique et qui peut être obtenue par la réunion de tel ou tel fluide, tandis que l’apport d’un troisième absolument contraire neutralisera les deux premiers et rendra l’opération nulle ?
Cette matérialisation est non seulement probable mais possible et certaine. Il n’était pas besoin de la photographie pour le démontrer, et j’en connais qui se moquent bien haut, qui rient beaucoup des apparitions d’esprits sur la plaque et qu’une main posée sur la leur ferait tressaillir, qu’un baiser sur le front ferait peut-être tomber à genoux, qu’une parole prononcée à haute voix ferait trembler.
Qu’est-ce que tout cela pourtant, sinon le phénomène de la matérialisation des fluides, comme celui de l’apparition et de la matérialisation de l’esprit devant la plaque du photographe ? L’un n’est pas plus impossible que l’autre.
Malheureusement à l’époque où vous vivez et dans votre vieux monde imbu de préjugés, le ridicule est encore un despote qui fait courber par la crainte de son fouet les têtes les plus orgueilleuses !
Or, n’est-il pas ridicule de chercher à s’expliquer un phénomène que l’on ne peut pas démontrer le scalpel à la main ?...
Souvenez-vous que l’orgueil est l’acide corrosif qui dissipe et efface les bons sentiments, c’est le fluide pernicieux qui corrompt ou neutralise les meilleurs fluides.
Je ne veux pas dire par là que l’opposition et la contradiction soient inutiles ; non, car il faut l’étude et l’observation pour que le fait vrai, réel, soit démontré et prouvé d’une façon indiscutable.
On a beaucoup ri des premières manifestations des esprits, que n’a-t-on pas dit sur la folie de ces pauvres spirites ?... Pourtant, si vous voulez bien examiner les choses, vous pourrez voir tous les ouvrages sérieux adopter vos idées en ayant soin d’éviter votre nom. On ne rit plus tant aujourd’hui ; on sait, quoiqu’on dise, que les esprits ont la puissance de se manifester. Eh bien ! Dans cinquante ans d’ici, cent ans peut-être, peut-être aussi plus tôt, on considérera comme une faveur l’admission à vos séances, on étudiera les phénomènes spirituels avec le sérieux et l’attention qu’ils méritent. Que l’on rit aujourd’hui, cela ne peut rien vous faire ; qu’il y ait, et il y aura bien certainement des négociants qui spéculeront sur l’imitation de certains phénomènes, qu’importe ?...
Laissez, laissez faire, laissez dire, laissez rire, et soyez en paix pour l’avenir de votre doctrine, elle est l’oiseau qui s’élève sur les ailes de l’idéal, qui se dégage aisément des odeurs fétides et des bruits discordants de la terre, qui plane rayonnant et heureux dans les sphères spirituelles et qui ne redescend ici-bas que pour vous apporter toujours : paix, espoir et bonheur !!!
Bernard.
