LES RELIGIONS
FÉVRIER 1875
Toutes les religions, toutes les croyances, en prenant des âges les plus reculés jusqu’aujourd’hui, en les considérant depuis celles que vous nommez absurdes jusqu’à celles que vous nommez sublimes, toutes ces religions, toutes ces croyances out apporté à l’humanité une parcelle de progrès ; toutes sont un jalon planté sur la route de l’avenir, toutes n’ont qu’un but, toujours le même, rendre l’homme bon d’abord, parfait ensuite.
Les considérant ainsi et passant l’éponge sur les absurdités inhérentes à la matière, vous entendrez, mes frères ce concert sublime qui jamais ne doit finir ; vous entendrez cette voix faible, timide et comme voilée à ses premiers accords ; vous l’entendrez, craintive, ignorante de ce qu’elle est et de ce qu’elle doit être ; vous l’entendrez confiante, connaissant enfin son Dieu et lui adressant sa prière ; puis vous l’entendrez puissante renvoyant à son créateur tout ce qu’une humanité peut contenir de reconnaissance et d’amour !
Après vous n’entendrez plus rien, mes frères, car cette voix sera confondue dans l’harmonie éternelle des univers !
Quelles sont vos destinées, vous dites-vous souvent tous ; que sommes-nous, où allons-nous, entraînés par la vie ; où courons-nous, poussés par le progrès ; où nous arrêterons-nous ?..
Mes frères, vous étiez des atomes, vous êtes des âmes, vous deviendrez des esprits dans le sens pur du mot vous deviendrez ce feu divin, image du créateur ! Vous deviendrez d’abord le souffle du progrès, et ensuite l’agent du perfectionnement.
Mesurez mes paroles et voyez où elles vous conduisent ; voyez le point d’où vous êtes partis, celui que vous avez atteint et celui que vous devez atteindre ! Voyez, et que vos âmes forment un faisceau, faisceau d’amour et d’harmonie montant au créateur et rapportant sur votre terre tous les germes du perfectionnement attendu !
Mes frères, toutes les croyances sont bonnes, toutes portent en elles-mêmes de saints préceptes et de précieuses pensées ; ne soyez donc jamais absolus dans votre manière de voir, songez que l’échelle de Jacob est vaste et que ses échelons sont innombrables, rappelez-vous que toute pensée d’unité et d’amour, toute tendance libératrice et fraternelle mène à Dieu source de tout bonheur !
Massillon.
