LA PAIX INTÉRIEURE
MARS 1875
Loin d’ici, hélas ! Dans ces sphères sereines ou l’on vit d’harmonie et de paix, dans ces mondes splendides où tout est beau, où tous sont bons, dans ces natures de printemps perpétuel, de beauté constante, dans ces domaines de l’idéal où la jouissance ne fait plus souffrir, où le chagrin n’existe plus, l’union, l’amitié, l’amour ne se trouvent plus jamais dissous. Oh ! L’on peut s’aimer sans crainte, on doit s’aimer toujours !
Ce qui vous semble étonnant, presque surnaturel sur cette pauvre terre de séparation et de douleurs, cet état de transparence spirituelle : la médiumnité, est la chose tout ordinaire. Je dirai plus, c’est une position presque habituelle chez ces êtres privilégiés.
Puisque ceux-là sont arrivés à jouir sans crainte de perdre, pourquoi n’arriverions-nous pas, aussi.. Pourquoi ne pousserions-nous pas notre humanité dans cette voie harmonieuse, sainte et sublime de la fraternité ?
Pourquoi pas ? Les hommes sont nés pour s’aimer, le contraire est l’anomalie, je dirai plus, il le faut et nous le devons.
Spirites, à vous l’exemple ! A vous, et vous la posséderez quand vous voudrez, cette paix intérieure qui se reflète à l’extérieur par l’affabilité la bonté, l’indulgence; à vous quand vous l’aurez gagnée, cette force surhumaine qui ne connaît pas d’obstacles : la paix ! La paix ! Les douces choses de la fraternité, les grandeurs sublimes de la bonté et puis après : la conquête, l’affranchissement, le bonheur !
Delphine de Girardin.
