FIN D’ANNÉE
31 DÉCEMBRE 1874
Mes enfants, c’est moi qui viendrai terminer avec vous cette parcelle de votre vie que vous appelez une année. C’est moi qui viendrai vous dire : vous avez combattu, vous avez vaincu, vous avez travaillé, c’est bien, mais ce n’est pas encore assez. Vous êtes arrivés à un moment où les dévouements sont tellement rares qu’ils doivent se centupler eux-mêmes. Vous êtes à une époque où peu d’hommes savent jouir par l’intelligence, par l’esprit, par le coeur.
Vous ne serez guère compris quand vous direz que vous préférez l’esprit à la matière, la science à l’argent, le bonheur au bien-être, mais serez toujours heureux, parce que vous mettant au-dessus des désirs vulgaires, vous saurez planer et respirer à pleins poumons l’air pur de la liberté spirituelle.
Vous serez heureux toujours, parce que mettant en Dieu votre foi, vous irez droit à Lui ; vous serez heureux, parce que vous perfectionnant sans cesse, les mesquines misères de la vie ne vous atteindront plus.
Vous avez lutté, vous vous êtes reformés ; d’abord asservis par la matière, vous avez été vainqueurs par l’esprit ; aujourd’hui que vous êtes sur la terre pour y apporter l’initiation aux doctrines vraies, ne vous laissez pas amollir par ce que l’on appelle l’esprit du siècle, ne vous laissez pas entraîner par le torrent des idées égoïstes, mais restez sur la montagne et transfigurez-vous souvent.
Vous avez la consolation d’avoir terminé les luttes du passé, vous trouverez dans l’accomplissement du devoir présent les satisfactions et les joies, vous aurez les bienfaits de l’avenir et le progrès qu’il apporte.
Avec notre amour profond et la paix intérieure, je vous apporte ce soir la bénédiction de Dieu !
Melanchthon.
