Dans la lente ascension qui porte l’être vers Dieu, ce que nous cherchons avant tout, c’est le bonheur, la félicité. Toutefois, dans son état d’ignorance, l’homme ne saurait atteindre ces biens, car il les recherche presque toujours où ils ne sont pas, dans la région des mirages et des chimères, et cela au moyen de procédés dont la fausseté ne lui apparaît qu’après bien des déceptions et des souffrances. Ce sont ces souffrances qui nous éclairent ; nos douleurs sont des leçons austères ; elles nous apprennent que le vrai bonheur n’est pas dans les choses de la matière, passagères et changeantes, mais dans la perfection morale. Nos erreurs et nos fautes répétées, les fatales conséquences qu’elles entraînent, finissent par nous donner l’expérience, et celle-ci nous conduit à la sagesse, c’est-à-dire à la connaissance innée, à l’intuition de la vérité. Parvenu sur ce terrain solide, l’homme sentira le lien qui l’unit à Dieu et il avancera d’un pas plus sûr, d’étapes en étapes, vers la grande lumière qui ne s’éteint jamais. (DENIS, Léon. LA GRANDE ÉNIGME, PREMIÈRE PARTIE, CHAPITRE III.)